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lundi 22 février 2010

Les cafetiers cherchent la parade aux lois sur le tabac .

Mots clés : cafés, tabac, bars.
Les fortes hausses du prix du tabac imposées par l'État depuis 2002 ont poussé plus de 4000 débits à mettre la clé sous la porte.  

Buralistes et débits de boissons ont du mal à attirer de nouveaux clients.


Interdiction de fumer, de faire du bruit… Pour peu que l'accueil laisse à désirer, l'idée d'un apéro dans un café est vite oubliée. Les bars sont de moins en moins fréquentés, et de moins en moins nombreux : 500 0000 en 1900, dix fois moins en 2000; et un peu moins de 30 000 aujourd'hui, dont 8 500 vendent aussi des cigarettes. «Le phénomène s'est amplifié l'an passé, avec plus de 6 000 fermetures», souligne Bernard Boutboul, directeur du cabinet d'études Gira.

Par ailleurs, les fortes hausses du prix du tabac imposées par l'État depuis 2002 ont poussé plus de 4 000 débits à mettre la clé sous la porte. Le plus souvent, il s'agit de points de vente situés près des frontières, victimes des tarifs plus attractifs en Belgique et en Espagne.
En réalité, la hausse des cigarettes a permis aux débitants qui ont réussi à maintenir leur activité (il en reste un peu plus de 28 000 en France) d'augmenter leurs revenus liés au tabac malgré la baisse des ventes. Ils touchent en effet plus de 8 % du prix des cigarettes : quand les prix réglementés augmentent, leurs revenus aussi. «Mais avec la baisse du nombre de fumeurs, c'est autant de clients qui ne rentrent plus chez nous et n'achètent plus les autres produits», se défend Pascal Montredon, président de la confédération des buralistes. Ces derniers ne peuvent plus autant compter sur les briquets, confiseries, petits noirs et demis pour développer leurs ventes totales.
«La compensation venant de l'État (sur l'alcool, les cigarettes, les timbres) et l'aide des collectivités locales deviennent de plus en plus importantes dans la rémunération des bars-tabac, constate Jacques-Olivier Bruzeau, associé au cabinet en stratégie Oliver Wyman. En milieu rural, ces aides représentent jusqu'à 40 % du chiffre d'affaires. Cette dépendance leur permet de résister tant bien que mal au recul de la fréquentation, mais elle les conforte dans un certain immobilisme.»
De nombreux cafés vont encore fermer faute de repreneur dès que leurs gérants partiront en retraite. «Beaucoup de bars-tabac sont aussi en sursis à cause de l'ouverture des jeux d'argent sur Internet. De nombreux de joueurs du PMU et de La Française des jeux n'iront plus chez eux, estime Bernard Quartier, président de l'Institut du développement des cafés-bars-brasseries. Par ailleurs, on a trop orienté les bistrots autour de la bière et du tabac. Au contraire, Starbucks attire, parce que les jeunes aiment le décor et que les produits sont adaptés, même s'ils sont chers.»

Une diversification indispensable :
Selon lui, les cafés doivent créer des événements pour inciter les gens à se rencontrer . Ce n'est pas la seule piste. «Les cafés ont une chance de se réinventer en devenant de vrais points de vente de services de proximité, affirme Jacques-Olivier Bruzeau. Beaucoup de sites Internet auront besoin de relais en milieu rurbain et dans les campagnes. Pourquoi ne pas aller chercher des lunettes achetées sur Internet chez son cafetier ou, dans quelques années, acheter son téléphone mobile Free dans son bar-tabac ? En milieu rural, les cafés pourraient être des points de contact pour les prestataires de services à domicile.»
Dans ce secteur, comme ailleurs, l'union pourrait faire la force. «En Grande-Bretagne, il existe des chaînes de pubs, souligne Jacques-Olivier Bruzeau. En France, les gérants de ces établissements sont attachés à leur indépendance et ont du mal à se fédérer. En se groupant en chaînes de cafés à la française, ils pourraient acheter à des conditions plus avantageuses, organiser des soirées pour faire parler d'eux.»

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