La banque d'investissement pourrait peser sur les résultats. Les analystes attendent des précisions sur l'impact des règles de Bâle III.
La semaine prochaine commence la traditionnelle valse des résultats des banques françaises. Société Générale ouvrira le bal mercredi, BNP Paribas jeudi tandis que les mardi et mercredi suivants ce sera respectivement aux tours de BPCE et Crédit Agricole SA.
A l'image des résultats des autres banques européennes et des grandes banques américaines, le troisième trimestre devrait être marqué par un ralentissement des activités, avant tout en raison d'un effet saisonnier.
Mais c'est surtout Bâle III et le calibrage précis de l'impact des réformes prudentielles sur les besoins en fonds propres des banques qui sera au coeur de l'attention des analystes. Si plusieurs d'entre elles comme BNP Paribas, Société Générale ou Crédit Agricole SA ont affirmé qu'elles ne devraient pas avoir besoin de faire appel au marché, les moyens précis qui leur permettront de respecter d'ici 2019 le nouveau ratio de fonds propres durs de 7 % contre 2 % actuellement devront être détaillés.
En attendant, pour la Société Générale, les chiffres du troisième trimestre seront l'occasion de révéler sa capacité à atteindre l'objectif annuel d'un résultat net de 3 milliards d'euros. Au premier semestre, elle en a déjà engrangé les deux tiers. Le consensus Reuters table en moyenne sur un résultat net de 793 millions d'euros. La banque a bénéficié par ailleurs au deuxième trimestre d'une meilleure tenue que prévu de son portefeuille d'actifs risqués pour lequel Frédéric Oudéa, le PDG de la banque, avait anticipé entre 700 millions et 1 milliard d'euros de provisions sur l'année.
Quant à BNP Paribas, dynamisée depuis un an par les synergies développées avec Fortis Banque, elle avait affiché un résultat net de 4,3 milliards d'euros au premier semestre, et pourrait bien s'orienter vers son record de 2007 d'un bénéfice annuel de 7,8 milliards d'euros. Le consensus Reuteurs attend un résultat net de 1,7 milliard d'euros en moyenne.
Si la banque de détail en France devrait confirmer sa résistance grâce notamment à la croissance des prêts immobiliers, c'est à l'international que se situait jusqu'à présent le talon d'achille des banques françaises.
Chez BNP Paribas, la plus grande banque française par la capitalisation, les analystes seront ainsi attentifs au maintien du retour aux bénéfices de sa filiale de réseau située aux Etats-Unis, BancWest, en pertes en 2009. Au premier semestre, celle-ci a engrangé 249 millions d'euros de résultat avant impôt. En Ukraine, la contraction des revenus, notamment du fait de la baisse des encours devrait se poursuivre. En Turquie, où la conjoncture reste très positive, la banque a signé un accord de fusion entre sa filiale TEB et celle de Fortis, Fortis Bank Turquie, et élabore un plan industriel qui ne sera dévoilé que début 2011 au moment des résultats annuels.
Déception à craindre en banque d'investissement:
« Que se soit BNP Paribas, Société Générale ou le Crédit Agricole, les banques françaises ont procédé à de très fortes restructurations dans les filiales à l'étranger qui leur posaient problème. Les tendances étaient en nette amélioration au deuxième trimestre et nous pensons que cela devrait se poursuivre sur le reste de l'année », prévoit Janine Dow, directeur senior à l'agence de notation Fitch Ratings.
Ce trimestre, c'est la banque de financement et d'investissement (BFI) qui pourrait s'avérer légèrement décevante à l'image de ce qu'ont connu les banques américaines et européennes, l'effet saisonnier pesant davantage sur cette activité. UBS par exemple a vu sa BFI plonger dans le rouge au troisième trimestre. A l'inverse, la BFI de Deutsche Bank s'est révélée suffisamment dynamique en septembre pour compenser la faiblesse de juillet et août.
Selon les analystes de Credit Suisse, les banques françaises devraient faire preuve de résistance dans les activités de financement tandis que la performance des activités de marché s'annonce plus mitigée. « Dans les actions, nous nous attendons à ce que BNP Paribas et Société Générale bénéficient d'un très fort rebond après un deuxième trimestre marqué par un coût élevé des couvertures sur les portefeuilles de dérivés. Chez Crédit Agricole et Natixis, les revenus des actions devraient être faibles en raison de leur moindre présence dans les dérivés », détaille le bureau d'études.
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