Une enseigne Pao de Açucar dans la banlieue de Rio de Janeiro. Jean-Charles Naouri (ci-dessus), PDG du groupe Casino.
Pour les administrateurs de Casino, qui ont examiné une étude réalisée par le cabinet Roland Berger, les synergies brutes attendues d'un rapprochement seraient plus faibles que celles promises par GPA et Carrefour, évaluées à 700 millions d'euros (3,2% du chiffre d'affaires). En tenant compte des synergies négatives, Roland Berger estime à 0,8% les synergies nettes. Le cabinet insiste sur le fait que les deux réseaux sont en concurrence frontale et donc peu complémentaires.
«Investissement risqué»:Par ailleurs, selon Casino, la fusion des activités brésiliennes des deux groupes «repose sur une vision stratégique erronée» et entraînerait «un renforcement significatif sur un format en déclin», celui des hypermarchés. La part de marché de ce segment, où Carrefour est très présent, est en baisse continue au Brésil.
Au-delà de cette analyse stratégique, Casino s'insurge à l'idée que la fusion se fasse en échange d'une participation de 11,7% dans Carrefour. Ses administrateurs estiment qu'«une détention minoritaire au capital de Carrefour ne correspond pas à une internationalisation adéquate pour GPA, qui doit avoir la maîtrise d'un tel développement». Plus sévères, ils affirment que «l'achat d'une participation dans Carrefour représente aujourd'hui un choix d'investissement risqué compte tenu des doutes exprimés par les marchés sur sa stratégie du fait de sa surpondération sur les marchés matures à faible croissance et sur les formats de magasins les moins porteurs de croissance».
Casino critique enfin la gouvernance du nouveau holding, où il perdrait son pouvoir. «Il s'agit d'une gouvernance démocratique, qui respecte les minoritaires», assure un banquier proche du clan Diniz. «C'est ainsi qu'Abilio compte conserver son contrôle sur l'entreprise», rétorque un proche du groupe stéphanois.
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