Le nombre de prêts immobiliers à 0 % destinés aux primo-accédants (PTZ+, entré en vigueur le 1er
janvier 2011) vient d'atteindre les 200.000. Son objectif se situe à
380.000 unités d'ici à la fin de l'année. Modulé en fonction de la
consommation énergétique du bien immobilier,
de la composition du ménage et de sa localisation géographique, son
montant peut fortement varier. Le classement des régions et les
explications de Sandrine Allonier, responsable des études économiques
chez Meilleurtaux.
Tous les primo-accédants ont-ils bénéficié du PTZ+ ?
Dans
notre clientèle, la part de personnes achetant pour la première fois
est sur représentée et atteint 75 %. Or, seulement 52 % ont jusqu'ici
bénéficié de la mesure. La difficulté se situe principalement dans le
revenu des ménages. Plus il est élevé, plus la durée de remboursement du
PTZ+ est courte. Elle peut tomber au minimum à cinq ans. Avec des
effets de seuil importants. Cela pèse sur leur remboursement : ou bien,
les mensualités deviennent trop lourdes -plus d'un tiers de leurs
revenus mensuels -ou bien le prêt doit être allongé dans le temps. Ce
qui a conduit bon nombre de clients à renoncer au PTZ+.
Le montant des PTZ+ constatés vous paraît-il élevé ?
D'après
les barèmes en vigueur, en fonction de la localisation du bien, de sa
performance énergétique et de la composition du ménage, le PTZ+ peut
aller de 3.500 euros à 120.000 euros. Nos clients bénéficient en moyenne
d'un PTZ+ de 21 570 €, mais 19 950 € dans l'ancien, qui représente 80 %
des achats. Ces montants me paraissent faibles dans la mesure où ils se
situent au même niveau que les anciens PTZ distribués l'an dernier.
Alors que dans le même temps, les prix ont enregistré une hausse de 10 %
en France et même de 20 % à Paris.
Comment expliquez-vous ce niveau relativement faible ?
La
performance énergétique joue un rôle important dans le calcul du PTZ+.
Par exemple, un couple avec trois enfants achetant un bien neuf en
région parisienne peut prétendre à 120.000 euros. Ceci a pour effet
d'orienter la demande vers les biens neufs, ou vers l'ancien rénové.
Malheureusement, face à cette demande, la construction ne suit pas
encore. Même si l'intention est louable, cette importance donnée à la
performance énergétique risque de créer une pression sur les prix dans
le neuf. Ou de provoquer une décote sur l'ancien dans les marchés moins
tendus que l'Ile-de-France.
Le PTZ+ a-t-il néanmoins permis de solvabiliser les acheteurs ?
Clairement.
Tout d'abord, le nombre de bénéficiaires est lui, en forte hausse d'une
année sur l'autre. Mais surtout, son apparition a permis de compenser
la hausse des taux, ainsi que la disparition de la déductibilité des
intérêts. L'an dernier, pour 2.000 euros de mensualités sur 20 ans avec
un taux de 3,60 % -et un apport de 100.000 euros -il était possible
d'acquérir un bien valant 435.000 euros (frais de notaire inclus). Un an
plus tard, avec les mêmes apport et mensualités mais avec un taux de
4,1 % et le PTZ+, on atteint 433.000 euros.
Région | Montant moyen PTZ+ | Montant moyen du prêt global (PTZ+ inclus) | Part du PTZ+ dans le prêt total |
Bretagne | 20.000 euros | 164.298 euros | 12,2% |
Basse-Normandie | 14.829 euros | 124.643 euros | 11,9% |
Haute-Normandie | 16.066 euros | 154.866 euros | 10,4% |
Lorraine | 18.017 euros | 145.658 euros | 12,4% |
Bourgogne | 15.846 euros | 141.791 euros | 11,2% |
Limousin | 18.800 euros | 153.800 euros | 12,2% |
Pays de la Loire | 20.881 euros | 154.381 euros | 13,5% |
Poitou-Charentes | 18.581 euros | 161.365 euros | 11,5% |
Aquitaine | 21.429 euros | 167.518 euros | 12,8% |
Midi-Pyrénées | 18.149 euros | 149.879 euros | 12,1% |
Languedoc-Roussillon | 21.152 euros | 152.779 euros | 13,8% |
PACA | 27.965 euros | 198.175 euros | 14,1% |
Alsace | 18.092 euros | 192.247 euros | 9,4% |
Picardie | 15.670 euros | 152.657 euros | 10,3% |
Nord-Pas-de-Calais | 19.678 euros | 166.594 euros | 11,8% |
Champagne-Ardennes | 17.160 euros | 177.867 euros | 9,6% |
Corse | 26.323 euros | 154.090 euros | 17,1% |
IDF | 30.794 euros | 260.972 euros | 11,8% |
Rhône-Alpes | 18.251 euros | 185.166 euros | 9,9% |
Auvergne | 26.000 euros | 162.856 euros | 16,0% |
Centre | 19.944 euros | 135.953 euros | 14,7% |
MOYENNE | 20.173 euros | 164.645 euros | 12,3% |
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