L'entreprise Porthault, dernier filateur et fleuron cambrésien du linge de maison haut de gamme, a été placée en liquidation judiciaire le 14 avril.
L'affaire n'a pas fait grand bruit. C'est pourtant une pépite du luxe
français qui se trouve depuis plusieurs semaines dans l'attente de son
sauveur. L'entreprise Porthault, dernier filateur et fleuron cambrésien
du linge de maison haut de gamme, a été placée en liquidation judiciaire
le 14 avril. Aujourd'hui, ses 75 salariés s'inquiètent. Car, malgré un
carnet de commandes plein, le tribunal tarde à désigner un repreneur.
Créé en 1920, l'ex-n°1 français, fournisseur en draps et serviettes de
l'Élysée, la Maison Blanche, la Mamounia et autre Ritz, a été revendu en
2007 par Marc Porthault au richissime couple américain Carl. S'offrant
alors, selon les dires, «un luxueux jouet» mais sans connaissance du
luxe, ni de la France. Les sommes investies dans un magasin avenue
Montaigne et dans l'usine de Cambrai n'ont pas suffi à pallier une
gestion chaotique. En 2009, l'affaire déposait son bilan, avant de
repartir... Aujourd'hui, selon nos informations, plusieurs repreneurs
sont sur les rangs, dont DMC, la marque Noël, Marc Porthault et Bertrand
Djian. C'est ce dernier, fondateur de la maison de couture Per Spook et
qui avait installé la marque Hackett en France, aujourd'hui associé au
groupe d'immobilier de prestige français Blustone, qui paraît le mieux
placé. Solution franco-française, son plan prévoit la reprise de la
quasi-totalité des salariés, l'injection de 4,5 millions d'euros et un
projet de déploiement mondial.
Mais jeudi, un groupe étranger,
auquel serait mêlé l'ancien propriétaire, a doublé la mise, poussant le
tribunal à reporter une seconde fois sa décision. Les salariés y voient à
terme un risque de délocalisation. Une nouvelle audience des candidats
est prévue jeudi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire