Laurence Parisot, dimanche, dans les studios de RTL.
Pour la présidente du Medef, Laurence Parisot, invitée du «Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI», la taxe à 75% ou la hausse de la fiscalité du capital effraient les investisseurs étrangers. Le pacte de compétitivité est en revanche «un premier pas » dans la bonne direction.
PSA à Aulnay, Goodyear à Amiens: l'attitude jusqu'au-boutiste de la CGT
est contestée dans les dossiers industriels les plus explosifs du
moment, où des milliers d'emplois sont en jeu. Invitée dimanche du
«Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro», Laurence Parisot n'a pourtant pas voulu
accabler la centrale syndicale, soulignant que certaines dérives étaient
purement locales et liées à la présence de l'extrême gauche. «La CGT
n'est pas uniforme, il y a beaucoup d'entreprises dans lesquelles les
représentants de la CGT acceptent de participer au dialogue social», a
noté la présidente du Medef.
Pour elle, les difficultés de la filière automobile
sont dues à l'interventionnisme de l'État, pas aux erreurs des
dirigeants de ces entreprises. Pas question pour Laurence Parisot de
critiquer le salaire de Carlos Ghosn, le patron de Renault-Nissan, «un
homme talentueux»: «Tout cela dépend de la décision du conseil
d'administration.» Pour Laurence Parisot, l'accord sur la
flexibilisation du travail signé le 11 janvier avec certains syndicats
est «potentiellement historique». Potentiellement, car un risque existe
que l'aile gauche de la majorité le dénature en le transposant dans la
loi. Laurence Parisot menace, si tel était le cas, de retirer sa
signature. Si l'accord avait existé plus tôt, il aurait permis d'éviter
des désastres du type de Goodyear à Amiens, assure la patronne des
patrons.
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«Dégressivité» des allocations chômage:
Laurence
Parisot juge que le plan de compétitivité français, avec son crédit
d'impôt, n'est «qu'un premier pas», bien qu'allant dans la bonne
direction. Son jugement est en revanche bien plus tranché sur d'autres
mesures fiscales prises par François Hollande lors des premières
semaines de son mandat, qualifiées de «désastreuses». En ligne de mire,
l'alignement de la fiscalité du capital sur celle du travail et la taxe à
75 %, qui ont dégradé l'image de la France aux yeux des investisseurs
étrangers.
Des propos forts, propres à rassembler le milieu
patronal. Sans doute pas inutile lorsqu'on cherche à prolonger de deux
ans son mandat à la tête du Medef - même si Laurence Parisot a redit que
sa demande de modifier les statuts de l'organisation ne
la concernerait pas forcément elle, et qu'elle n'avait «pas encore pris
(sa) décision» à ce sujet. Ce qui ne l'empêche pas de faire des
propositions pour les mois qui viennent. Comme, par exemple, d'étudier
des «dégressivités par paliers» sur les allocations chômage, afin de
réduire le déficit de l'Unedic et d'inciter les chômeurs à reprendre un
emploi.
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