Virgin Media, avec 4,9 millions d'abonnés en Grande-Bretagne, est le numéro deux de la télévision et de l'internet haut débit outre-Manche derrière BSkyB, contrôlé par Rupert Murdoch.
L'américain Liberty Global vient défier le groupe Murdoch en Grande-Bretagne.
«Les réseaux câblés deviennent tendance! Et ce n'est que le début», s'exalte le patron d'un câblo-opérateur, alors que l'américain Liberty Global a annoncé mardi soir le rachat de son concurrent britannique Virgin Media pour 23,3 milliards de dollars (soit 17,3 milliards d'euros) afin de créer le leader mondial du secteur.
Virgin Media, avec 4,9 millions d'abonnés en Grande-Bretagne, est le numéro deux de la télévision et de l'internet haut débit derrière BSkyB, contrôlé par Rupert Murdoch. Liberty, avec ce rachat ambitieux, veut détrôner le magnat des médias sur ce marché et entend créer «la première entreprise mondiale de communication à haut débit, couvrant 47 millions de domiciles et desservant 25 millions de clients dans 14 pays», a indiqué Mike Fries, le directeur général de Liberty Global. Le groupe américain table sur des économies et synergies importantes d'environ 180 millions de dollars par an, une fois l'intégration effective.
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Moins développé en France:
Cette
fusion géante entre Liberty Global et Virgin Media montre que le câble
redevient un secteur très convoité car il est capable de proposer à la
fois de la télévision payante et des accès Internet haut et très haut
débit.
Virgin Media, qui traîne une dette de 7 milliards de
livres, prévoit un excédent brut d'exploitation (Ebitda) de 1,6 milliard
de livres en 2012 (soit 2 milliards d'euros). En déboursant
23,3 milliards de dollars, Liberty, contrôlée par le milliardaire
américain John Malone, valorise donc Virgin Media plus de huit fois son
Ebitda.
La grande leçon de cette opération est qu'aujourd'hui un
câblo-opérateur vaut plus cher qu'un opérateur télécoms! «Aujourd'hui,
les câblo-opérateurs se négocient sur les marchés européens environ huit
fois leur Ebitda, alors que les opérateurs télécoms se négocient aux
alentours de quatre fois», indique un analyste. Une asymétrie de
valorisation qui peut expliquer, sur le marché français, les ambitions
du seul câblo-opérateur, Numericable, qui caresse l'idée de se
rapprocher d'un SFR beaucoup plus gros que lui. «Ce scénario a été
étudié car il répond à une vraie logique industrielle. Ce mouvement
serait un déclencheur, créateur de valeur», a indiqué Éric Denoyer,
président de Numericable dans une interview au Figaro. «Il ne faut pas
rêver! C'est vrai qu'il y a une différence de valorisation entre les
câblo-opérateurs et les télécoms, mais cela ne peut pas jouer pour
Numericable, car le câble est bien moins développé en France que dans
les autres pays européens», réagit un opérateur.
Numericable affiche 585 000 abonnés au très haut débit par fibre optique et a déployé un réseau qui s'étend sur 4,694 millions de foyers.
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