AprèsMagellan qui a racheté des actifs de BP le 13 juillet, c'est au tour d'Apache. Mais cette fois, la facture est plus consistante. Le géant pétrolier britannique a en effet conclu mardi après Bourse un accord avec le pétrolier texan Apache pour lui vendre pour 7 milliards de dollars d'actifs. Une opération qui permet au groupe britannique de réaliser d'un coup la plus grande partie des cessions annoncées pour compenser le coût de la marée noire.
Les actifs cédés représentent des réserves de 385 millions de barils équivalent pétrole aux Etats-Unis, au Canada et en Egypte. Ils regroupent «toutes les activités de production de pétrole et de gaz, les terrains et infrastructures de BP» dans l'ouest du Texas et le Nouveau Mexique, ainsi que dans le désert de l'Ouest de l'Egypte, a détaillé Apache dans un communiqué. Au Canada, BP cède ses activités d'exploration-production de gaz naturel dans l'ouest de l'Alberta et la Colombie britannique. Ces actifs ont représenté au premier semestre une production totale quotidienne de 28.000 barils par jour (bpj) d'hydrocarbures liquides et plus de 9 millions de mètres cubes de gaz.
L'opération permet à BP de réaliser une grande partie du programme de cession de 10 milliards de dollars auquel il s'était engagé pour financer le fonds d'indemnisation des victimes de la marée noire. D'autant que le groupe britannique avait indiqué plus tôt mardi qu'il allait se séparer de certaines activités marginales situées au Pakistan et au Vietnam, sans en préciser la valeur.
Augmentation de capital en vue pour Apache:
Depuis l'explosion de la plate-forme de forage Deepwater Horizon le 20 avril dernier, BP a déboursé 3,95 milliards de dollars (plus de 3 milliards d'euros) en frais divers, y compris les dédommagements déjà versés. Apache va lui verser 5 milliards de dollars dès le 30 juillet, avant même le bouclage de la transaction, qui interviendra en fonction de l'approbation des autorités américaines, canadiennes, égyptiennes et européennes.
La société texane compte financer la transaction en partie en levant des fonds en Bourse et en recourant à l'endettement. Elle a annoncé dans un communiqué distinct qu'elle allait procéder à une augmentation de capital de 1,1 milliard de dollars. Les actifs acquis représentent pour elle une augmentation de près de 13% de sa production d'hydrocarbures. «C'est une opportunité rare d'acquérir des actifs des positions historiques d'un grand groupe pétrolier, avec production de pétrole et de gaz, du terrain, des infrastructures, des données sismiques, des études de terrains, des perspectives d'exploration et d'autres aspects essentiels de notre activité», a commenté le patron d'Apache, Steven Farris.
En dehors des Etats-Unis, Apache est présente au Canada, en Egypte, dans les eaux britanniques de la mer du Nord, en Australie et en Argentine. Par ailleurs, le groupe est en cours de fusion avec son compatriote Mariner Energy, une transaction de 2,7 milliards de dollars qui devait lui permettre de développer ses projets d'extraction en eaux profondes dans le Golfe du Mexique.
A 11H18 GMT à la Bourse de Londres, le titre BP gagnait 3,24% à 400 pence, tandis que l'indice Footsie-100 des principales valeurs ne gagnait que 1,56%. «L'annonce est positive, car elle marque le début du programme de cession d'actifs qui permettra à BP de dégager de la trésorerie pour pouvoir absorber l'impact de la catastrophe du golfe du Mexique», explique Brian Gallagher, analyste de la maison de courtage Dolmen. Le prix obtenu pour le cession de ces actifs «est excellent», renchérit Mick Gilligan, analyste chez Killik & Co. Quant à Peter Hutton analyste chez NCB, il estime que BP «s'est séparé d'actifs qui ne sont pas vraiment essentiels pour lui, à un prix attractif, remplissant d'un coup l'essentiel de son objectif de vendre 10 milliards» d'actifs. Le titre était également soutenu par la perspective de nouvelles cessions au Pakistan et au Vietnam, le groupe pétrolier ayant indiqué mardi vouloir se séparer d'actifs marginaux dans ces pays, sans en préciser la valeur.
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