En publiant mardi soir des résultats trimestriels supérieurs aux attentes du marché, Apple s'est offert une pause bienvenue dans son encombrante « Antennagate ». L'occasion même pour le groupe informatique de se livrer à son numéro habituel d'autosatisfaction - « c'est un trimestre phénoménal, qui a dépassé nos attentes à tous égards »-, règle numéro un de sa communication. Mais cette autosatisfaction est largement justifiée au regard des éléments annoncés pour le troisième trimestre : un chiffre d'affaires en hausse de 61 %, à 15,7 milliards de dollars, et un bénéfice net qui grimpe de 78 %, à 3,25 milliards de dollars. Rapporté par titre (et hors exceptionnels), le résultat net s'établit à 3,51 dollars. Loin, bien loin des 3,11 dollars sur lesquels tablaient les analystes. De quoi enthousiasmer le marché, même si la marge brute est en léger repli (39,1 %, contre 40,9 % un an plus tôt).
La recette de son succès, Apple la doit autant à ses nouveaux produits vedettes qu'aux anciens. Les ventes de son smartphone iPhone ont bondi de 61 % sur un an, pour atteindre 8,4 millions d'unités sur le trimestre. Et ce en dépit d'un intervalle de presque trois semaines pendant lequel le groupe a cessé de livrer des appareils en attendant la sortie de son petit dernier, l'iPhone 4, à partir du 24 juin. L'iPhone 4, malgré la polémique suscitée par ses problèmes de réception, qui a contraint Apple a proposé aux clients déçus un remboursement de leur téléphone, connaît un beau démarrage : plus de 3 millions d'exemplaires ont déjà été écoulés. Et le fameux « Antennagate » n'a pas freiné l'engouement du public. Les housses gratuites, qu'Apple va offrir aux clients qui se plaignent de la réception de l'iPhone 4 mais veulent garder leur téléphone, coûteront environ 175 millions de dollars au total.
L'iPad ne cannibalise pas le Mac:
Lancée en grande pompe en avril, la tablette tactile du groupe, l'iPad, a elle aussi connu un bon démarrage, avec 3,27 millions d'exemplaires vendus. Le risque d'une éventuelle autocannibalisation d'Apple -l'iPad taillant des croupières aux ordinateurs Mac-ne s'est pas confirmé sur le trimestre. Les ventes de Mac, en hausse de 33 % sur un an, ont atteint des chiffres « records », à 3,47 millions d'exemplaires. Seules les ventes de baladeurs iPod ont accusé un recul sur un an en volume, perdant 8 %, à 9,41 milliards d'unités, mais leur chiffre d'affaires s'affiche en hausse de 4%.
Source de fierté pour le groupe, et relais de croissance non négligeable, les nouveaux produits Apple font une poussée marquée sur le marché professionnel : «la moitié des 100 plus grosses entreprises selon le classement (du magazine) Fortune déploient ou testent l'iPad», a souligné le directeur d'exploitation Tim Cook lors d'une conférence téléphonique avec des analystes, alors que «plus de 80%» des entreprises de ce classement sont déjà adeptes de l'iPhone.
Seule ombre au tableau : Apple pourrait être victime de son succès. Tim Cook a concédé qu'Apple avait du mal à répondre à la demande pour l'iPad et l'iPhone 4, lancé fin juin, les deux appareils se trouvant en rupture de stocks sur de très nombreux marchés. Et l'iPhone 4 blanc n'a pu être lancé en même temps que son jumeaux l'iPhone 4 noir pour des raisons de production. «Nous travaillons 24 heures sur 24 pour arriver à un équilibre entre l'offre et la demande», a assuré Tim Cook. «Nous augmentons les capacités (de production) aussi vite que possible». Le dirigeant a également assuré que contrairement à certaines rumeurs, ces difficultés d'approvisionnement n'étaient pas volontaires ni destinées à susciter un engouement pour le produit. Ce problème devra être résolu pour ne pas créer de « shortagegate » venant polluer le lancement des futurs « produits étonnants » promis par le groupe « d'ici la fin de l'année ».
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