Le niveau de mobilisation mercredi est comparable à celui des précédents mouvements de janvier et février derniers, selon la CGT. Mais le trafic est moins perturbé que prévu. Cinq syndicats (CGC, FO, Unsa/Iessa, Unsa/Icna et CGT) ont appelé hier l'ensemble du personnel de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) à cesser le travail ce mercredi pour protester contre le projet européen de fusion du contrôle aérien. « Dans les centres de contrôle en route, le taux de grévistes parmi les aiguilleurs s'élève à 50% en moyenne. Les personnels techniques et administratifs ainsi que les ingénieurs de maintenance suivent aussi fortement le mouvement », selon le délégué CGT Olivier Joffrin. Pour sa part, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a recensé 10% de grévistes parmi ses agents au niveau national et 30% parmi les contrôleurs aériens.
Cette mobilisation engendrait mercredi de nombreuses perturbations dans le trafic aérien. Ainsi, les aéroports de Metz-Nancy, Dinard, Bergerac, Brest, Pau, La Rochelle et Biarritz sont fermés, pour la matinée au moins. Si les autres aéroports français restent ouverts, bon nombre de vols sont annulés. A Nice, la plus importante plate-forme de province, presque 10% des vols ont été supprimés. Ce pourcentage dépasse les 10% sur de nombreuses plates-formes, comme Marseille, Lyon Saint-Exupéry, Limoges, Beauvais, Strasbourg-Entzheim ou encore Bordeaux-Mérignac où un vol sur cinq a été supprimé. Sur les aéroports parisiens, les annulations de vols atteignent, comme prévu hier, 50% à Orly et 20% à Roissy.
C'est d'ailleurs parce que bon nombre de voyageurs avaient été informés la veille par leur compagnie que l'ambiance était finalement assez calme dans les aéroports ce matin. Contrairement à ce que l'on aurait pu attendre, les voyageurs se sont montrés -pour la plupart -compréhensifs. «On comprend, ils ont raison, moi je les soutiens. S'ils ne font pas grève maintenant, ils n'auront jamais gain de cause», a déclaré Reda Kimoun, un voyageur en attente.
Retraits de préavis:
La DGAC a tenté un petit geste hier, en retirant le terme «fusion» du texte soumis à signature dans le cadre du projet de rapprochement des organismes de contrôle aérien. Si ce geste n'a pas suffi à éviter le mouvement, l'intersyndicale CGT-CGC-FO-Unsa/Iessa-Unsa/Icna ayant maintenu l'appel à la grève; il a néanmoins contribué à rendre le trafic moins perturbé que prévu.
Tout d'abord, le SPAC-CFDT _ qui avait déposé un préavis différent de l'intersyndicale _ l'a levé. François Chérèque a exprimé mercredi son désaccord avec cette grève. «Premièrement, le gouvernement a retiré son texte de fusion, donc je crois qu'il est temps de négocier. De temps en temps, mieux vaut faire de bonnes négociations que des grèves qui gênent les usagers», a-t-il déclaré, avant d'ajouter : «beaucoup de personnes partent en vacances, ils sont fatigués, ils ont vécu une année difficile, c'est la crise, et leur vacances sont méritées, […] c'est pas le moment de les embêter. Si on veut que les salariés se mobilisent avec nous contre le projet de loi (sur les retraites, Ndlr) il serait bon de les respecter cet été ».
Ensuite, l'initiative du SPAC-CDFT a été suivie par l'Unsa-Icna, une organisation membre de l'intersyndicale. «Nous sommes furieux contre la méthode de l'administration, la grève aurait pu être évitée», a déclaré à Reuters Michaël Breton, secrétaire général de l'Unsa-Icna, en déplorant que ces «petits signes d'ouverture» n'aient pas été faits lundi lors d'une ultime réunion de conciliation à Paris.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire