Photo : Fasano Hotel.
La toute nouvelle Vila Selvagem, à Pontal de Maceió, à l’embouchure du Rio Jaguaribe, est un havre de paix très stimulant. Niché dans un paysage de dunes, de bosquets de cocotiers et de lagunes d’eau douce, le petit village de pêcheurs se situe sur l’une des plus longues plages du Brésil (573 km !), le long du littoral de l’État Ceara, dans le nord-est du pays. C’est une contrée propice à la culture du sucre et du tabac. Ponte de Maceió se trouve à environ 130 km au sud de Fortaleza, la cinquième ville du Brésil, avec 2,5 millions d’habitants. Loin de la foule, à la Vila Selvagem, on peut vivre au rythme des pêcheurs. Ainsi, dès 4 heures du matin, ils traversent la place du village, se dirigent vers leur « jangada » (un petit voilier) pour gagner l’horizon au lever du soleil, doucement poussés par les alizés dans une eau à 28° C. Les « jangadas » ne reviendront qu’à la tombée de la nuit, chargées de langoustes !
La Vila Selvagem est le seul hôtel du village. « Nous avons visité beaucoup de plages. La beauté de la plage et des piscines naturelles que la mer forme à Pontal de Maceió en marée basse nous a conquis. L’hôtel s’appelle justement Vila Selvagem (Village sauvage, ndlr) parce que l’endroit est désert et qu’on y découvre un Brésil authentique en dehors des sites touristiques », raconte Célian Chaufour, qui a ouvert l’hôtel avec son père. Ils proposent quinze appartements et chalets de luxe de style contemporain dotés de vérandas face à la mer, d’un hammam, d’une salle de rassoul, d’un spa et d’un centre de beauté.
On peut choisir le régime diététique ou, au contraire, se laisser emporter par la gourmandise d’une cuisine riche en poissons et fruits de mer, le tout sans tomber dans l’excès : un forfait d’une semaine avec soins et repas est proposé à partir de 874 euros. Ce coin perdu entre mer, fleuve et terre, est propice au dolce farniente aussi bien qu’au sport. Ce n’est certes pas très écologique, mais la jeune clientèle s’éclate en conduisant des buggies sur les dunes étendues qui changent de couleur selon le jour : jaune doré, ocre, blanc… On peut satisfaire sa recherche de sensations fortes pendant un jumping du sommet d’une dune jusqu’à la mer ou s’initier à la pêche à la palangrotte sur la rivière Jaguaribe.
Le panorama sur le littoral, avec ses falaises d’un rouge intense, ses grottes et ses sources d’eau nombreuses, peut se découvrir à cheval. Des vélos sont aussi disponibles à l’hôtel pour parcourir les grandes étendues de sable à marée basse et entre les cours d’eau. On découvre de nombreuses grottes et des labyrinthes naturels.
Plus au sud, l’Uxua Casa Hotel se situe carrément sur la plus longue plage du pays : elle s’étend sur 1 183 km ! Légèrement plus grand que la France, l’État de Bahia, avec Salvador comme capitale, attire depuis des siècles envahisseurs, baroudeurs ou voyageurs de toutes sortes : les tribus indiennes autochtones ont d’abord vu arriver les explorateurs portugais, puis, quelques siècles plus tard, dans les années soixante-dix, les hippies nord-américains et, plus récemment, les idéalistes fortunés du monde entier. Ainsi, le Néerlandais Wilfred Das, directeur créatif de la marque de mode italienne Diesel, a découvert le village de pêcheurs Trancoso pendant un voyage privé en 2006. Il fut immédiatement émerveillé par la beauté naturelle et la quiétude du site. Le jet-setter a d’abord craint s’y ennuyer, mais cette appréhension s’est vite évanouie lorsqu’il a lui-même succombé à la grande sérénité de ce jardin d’Eden à l’ombre des cocotiers. Il y est donc revenu pour acquérir une résidence secondaire juste en face du « Quadrado » de Trancoso, le « green » ou la pelouse centrale, devant la mer, de ce village fondé par les Portuguais en 1586…
La maison qu’il a acheté s’appelle la « Gulab Mahal » ; elle est entourée de cinquante autres maisons de pêcheur anciennes, toutes peintes de couleurs vives. Avant d’être acquise par Wilfred Das, la maison « Gulab Mahal » avait été transformée en « auberge indienne » avec son jardin foisonnant. Wilfred Das a d’abord songé y installer un studio de design, mais, au cours des travaux de rénovation, il a décidé d’y associer trois autres maisons de pêcheurs environnantes pour en faire un hôtel « écologique » : l’ensemble formera plus tard l’Uxua Casa Hotel. « Je suis un Hollandais très rationnel, mais le Quadrado a immédiatement soulevé en moi une certaine magie, que je n’avais jamais connue ailleurs. Au moment où j’y ai mis mes pieds, il m’a complètement relaxé… », se rappelle-t-il.
Fuchsia, vert pâle ou vert pomme, bleu nuit ou blanc immaculé, le choix est presque difficile parmi les neuf sympathiques maisons rustiques qui forment l’hôtel actuel. À la cabane « San Joao » (78 m2), le client peut compter sur sa piscine privée avec hydromassage. Dans la maison « Ze et Zilda » (211 m2), des meubles rustiques en bois massif donne un ton « brut de naturel » au décor. On peut aussi opter pour une « cabane » dans les arbres : « Quintal da Gloria » (80 m2) investit en effet les branches d’un manguier… L’hôtel propose donc des maisons de une à trois chambres, toutes équipées d’une cuisine, d’un jardin privé, de salons intérieur et extérieur et d’une salle de bains open-sky.
La température ambiante varie de 27 à 30° C en moyenne tout au long de l’année. Restauré par la population locale, notamment par les Indiens Pataxo qui vivent dans une réserve à proximité de Trancoso, le bois local et des matières recyclées ont servi à créer une ambiance simple, authentique et ingénieuse : l’eau de la douche coule d’une pomme en tronc d’arbre ; les tuiles des toits proviennent de vieilles fermes. Côté cuisine, beaucoup d’ingrédients des plats servis au restaurant sont issus du propre jardin biologique de l’hôtel, plein de couleurs, de variétés et de saveurs différentes : palmiers, cocotiers, bananiers ou manguiers surplombent les mûres, les cerises ou le succulent fruit jaca propice aux cocktails ensorcelants. La piscine de l’hôtel promet d’autres vertus, plus inattendues encore : son sol est fait de quelque 4 000 aventurines vertes scintillantes. Cette pierre semi-précieuse est originaire de Bahia ; elle soulagerait les problèmes de peau (acné, eczéma) et apporterait force, courage et équilibre psychique, car elle saurait gérer les émotions du cœur.
On le sait, l’aspect festif du Brésil se vit évidemment à Rio de Janeiro. Peu après son ouverture en 2007, l’hôtel Fasano a rejoint le prestigieux catalogue des Leading Small Hotels of the World. L’immeuble sobre, avec une façade ornée de balcons, se dresse au cœur du quartier le plus chic de la métropole. Dans la zone sud de Rio, à Ipanema, le mètre carré en effet est le plus onéreux de toute la ville.
Le quartier est truffé de restaurants gastronomiques, de boutiques de luxe, de cafés, de galeries d’art et de théâtres. C’est aussi le berceau de la « bossa nova », cette musique inventée dans les années 1960 par João Gilberto et que le monde entier va découvrir grâce au concours de Stan Gets avec l’inoubliable tube The Girl from Ipanema.
Le Fortuna Hotel « traduit » quelques morceaux de ce rythme doucement envoûtant en forme de design, version 1950-1990, grâce au célèbre designer français Philippe Starck : ses miroirs « savaldor-daliesques », qui représentent des oreilles voyantes, « coulent » dans toutes les pièces. Le style du décor allie ainsi la sobre fonctionnalité des années 2000, un brin minimaliste, à de subtils luminaires ou de croustillants détails : des troncs d’arbres servent de table de chevet, le bureau se dresse derrière le lit et jouit ainsi (à partir de la classe Deluxe) de la même vue imprenable que le client aperçoit à son réveil depuis son kingsize : l’océan Atlantique… et les deux pointes sensuelles des îles rocheuses Dois Irmãos.
Justement, Ipanema passe pour la plage la plus sexy du monde, car on y croise évidemment du beau monde en petite tenue. La plage huppée adjacente est la célèbre Copacabana, qui se veut bien différente : à la fois plus élégante et plus snobe. La vie sociale est y toutefois aussi riche : cet eldorado des surfeurs attire tout autant les adeptes de la culture du bronzage, du roller, du vélo, du skate-board et de tous les sports de plage et de la « contemplation ». De simples promeneurs espèrent y croiser Madonna ou Yoko Ono. D’autres se rencontrent dans la partie gay-friendly.
Ajoutez à tous ces ingrédients très divertissants la cuisine raffinée avec laquelle le groupe Fasano a fait sa réputation. Le restaurant gastronomique de l’hôtel éponyme concocte, sous la direction de Rogerio Fasano et Luca Gozzani (couronné 3 étoiles Michelin dans son ancien restaurant florentin Enoteca Pinchiorri), les meilleurs poissons et crustacées de la ville, toujours relevés à la façon florentine, ville natale des Fasano : les pâtes au homard s’accompagnent de Red Chili Pepper Tomatoes et d’un risotto aux noix de coquilles Saint-Jacques enrichi d’un beurre à la ciboulette. Le tout se déguste à la lueur de chandeliers en verre de Murano, naturellement. Les autres atouts de l’hôtel à signaler sont la piscine avec son bar sur le toit, très apprécié, et la baignoire dans les suites… Car elle aussi offre la vue sur le grand océan…
RÉSERVATIONS:
Villa Selvagem****
Ouverture : 2009
Pontal de Maceió
Fortim, Ceará
Brésil
Tél. : +0055.88.3413.2031
www.vilaselvagem.com
Emplacement : à 135 km au sud de l’aéroport international de Fortaleza, à 15 minutes en voiture de l’aéroport privé d’Arcati ; 15 appartements et chalets à partir de 90,50 euros la nuit.
Fasano Hotel*****
Ouverture : 2007
Avenida Vieria Souto 80
Rio de Janeiro
RJ 22420-000
Brésil
Tél. : +0055.21.3202.4000
www.fasano.com.br
www.lhw.com/fasanorio
Emplacement : quartier Ipanema, Rio, à 40 minutes de l’aéroport international ; 81 chambres et 10 suites, à partir de 397 euros.
Uxua Casa Hotel*****
Quadrado,
45818-000 Trancoso,
Brésil
Tél. : +0055.73.3668.2277
www.uxua.com
Emplacement : à 24 km de l’aéroport international de Porto Seguro ; 9 maisons à partir de 361 euros.
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