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samedi 5 mars 2011

La Fondation Giacometti s'attaque à la contrefaçon d'oeuvres d'art.

Les faux prolifèrent sur le marché de l'art, et arrivent parfois jusque dans les musées. La Fondation Giacometti tente à sa manière de lutter contre le phénomène, tandis que l'artiste suisse est l'un des plus copiés.


La contrefaçon d'oeuvres d'art aussi est une véritable industrie. La mondialisation du marché de l'art, le développement d'Internet, ont accru la prolifération de faux. «Plusieurs milliards d'euros sont le fruit de ce commerce illicite dans le monde chaque année. Parce que ce problème est sous-estimé, de plus en plus de ces faux se retrouvent jusque dans les musées», explique aux «Echos» Véronique Wiesinger, la directrice de la Fondation Alberto et Annette Giacometti. Et elle sait de quoi elle parle! «Giacometti, comme Picasso, font partie du top ten des artistes les plus cotés sur le marché de l'art mondial. Et c'est ce même top ten qui est le plus copié».
L'an dernier, Giacometti a ainsi enregistré une enchère record de 74,2 millions d'euros à Londres pour «L'homme qui marche» tandis que, dans le même temps, un procès retentissant s'ouvrait en Allemagne, concernant cinq personnes inculpées dans un trafic portant sur un millier de faux Giacometti (800 bronzes et 200 plâtres) que ces faussaires cherchaient à vendre plus de 9 millions d'euros.


Des contrefacteurs aux Etats-Unis comme en Chine:
C'est pour sensibiliser l'opinion publique et tenter de trouver des solutions, que la Fondation a créé cette année un prix visant à récompenser une initiative de nature à promouvoir le droit des oeuvres et des artistes, ainsi qu'une bourse de 10.000 euros pour aider les porteurs de projets. «Rien que pour Giacometti, nous avons au moins une alerte par jour concernant un faux proposé sur Internet. Nous avons identifié des centres de contrefaçons aux Etats-Unis comme en Chine. Les copies touchent tout le monde, des grands collectionneurs aux amateurs qui acquièrent de faux dessins ou estampes», poursuit Véronique Wiesinger.
Dès 2007, l'Association des ayants droits d'artistes, décorateurs et designers s'est préoccupée du problème, puis en décembre 2009, un groupe de travail spécialisé dans l'art a été créé au sein du Comité national anti-contrefaçon. Des maisons de ventes publiques ayant pignon sur rue, comme Christie's et Aguttes par exemple se sont déjà vues notifier des mises en garde par le Comité. Idem pour les galeries, avec un volume de contrefaçons d'objets Giacometti évalué à plusieurs millions d'euros chaque année.


Allerter les pouvoirs publics:
L'objectif des ayants-droits est aussi d'alerter les pouvoirs publics, plus réceptifs à la contrefaçon des produits de luxe. Ainsi, le récent rapport des sénateurs Richard Yung et Laurent Béteille est peu disert sur les préjudices touchant le monde de l'art. «Si on laisse les contrefaçons gangréner le commerce de l'art, il s'étiolera, car il y aura une perte de confiance durable», met en garde Véronique Wiesinger.

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