Les écarts de richesse entre les collectivités sont conséquents en France. Mesurés en fonction de la recette fiscale potentielle par habitant, ils vont du simple au double pour les régions.
Les écarts de richesse entre les collectivités sont conséquents en
France. Mesurés en fonction de la recette fiscale potentielle par
habitant, ils vont du simple au double pour les régions, entre la Corse
et la Haute-Normandie, du simple au quadruple pour les départements,
entre la Creuse et Paris, et de un à mille entre les communes. La droite
et la gauche s'accordent sur la nécessité de réduire ces différences.
Mais elles divergent sur les moyens d'y parvenir.
Dans la
majorité, on prône le développement de la solidarité entre les
collectivités elles-mêmes. En effet, on estime que l'État, qui doit
contrôler ses dépenses, n'a plus les moyens d'accroître les fonds qu'il
verse aux communes, départements et régions. L'an passé, le gouvernement
a ainsi décidé de geler jusqu'en 2013 l'enveloppe de 54 milliards
d'euros allouée aux collectivités. Mais en parallèle, l'exécutif et les
parlementaires ont d'une part accru les subventions qui vont aux
collectivités en difficulté au sein de cette enveloppe, et d'autre part
mis en place plusieurs fonds de solidarité. Des fonds aux montants pas
négligeables.
Aujourd'hui, le plus important d'entre eux
redistribue entre départements un impôt assis sur les transactions
immobilières, les droits de mutation. 6 % des recettes sont réallouées,
soit 440 millions d'euros. Cette année, Paris versera par exemple
67 millions aux fonds. Un effort raisonnable pour la capitale, qui a
perçu 669 millions d'euros de droits de mutation en 2010, mais qui
aidera franchement certains départements peu aisés. Ainsi, la
Haute-Marne, dont les recettes des droits de mutation ne dépassent pas
7,5 millions, recevra 5,7 millions du fonds.
Augmenter les impôts :En
outre, les parlementaires, les élus locaux et le gouvernement
travaillent, parfois dans la douleur, aux derniers réglages d'un fonds
appelé à devenir encore plus important et qui concernera cette fois les
communes et les intercommunalités. Il s'agit d'une petite révolution.
Car hormis l'Ile-de-France, où il existe un mécanisme particulier, la
redistribution est faible entre les communes. Le nouveau fonds, en
fonction dès 2012, montera en puissance jusqu'en 2015. Il brassera alors
2 % des recettes du bloc communal, soit 1 milliard d'euros. À cet
arsenal s'ajoutent deux fonds plus réduits sur les recettes d'un impôt
remplaçant la taxe professionnelle, la cotisation sur la valeur ajoutée
des entreprises (CVAE).
Mais pour les socialistes, ces mécanismes
de solidarité entre collectivités sont insuffisants. Ils veulent que
l'État revienne dans le jeu. «L'État peut trouver des ressources. Nous
proposons de relever de 1,5 % à 1,65 % la CVAE payée par les
entreprises. Cela rapportera 1,5 milliard, que l'État pourra utiliser
pour réduire les écarts entre les collectivités», insiste la sénatrice
PS Nicole Bricq. «Nous souhaitons qu'une loi fixe les objectifs de
réduction d'inégalités», ajoute le sénateur PS François Marc. Entre ces
différentes options, les électeurs choisiront.
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