Le patron de la Fed veut convaincre les républicains de relever le plafond de la dette.
Ben Bernanke
a rappelé mercredi «qu'un défaut des États-Unis sur ses dettes, ou sur
ses engagements à l'égard de ses propres citoyens, créerait une crise
majeure». Et d'ajouter: « Ne pas relever le plafond de la dette publique
plongerait le système financier dans un désarroi considérable.»
Le
patron de la Fed ne participe pas à la négociation entre la
Maison-Blanche et le Congrès. Mais son opinion peut influencer certains
républicains tentés de voter contre la majoration du plafond de la
dette au nom de l'orthodoxie fiscale.
Par ailleurs, Ben Bernanke
a voulu convaincre mercredi qu'il n'était pas à court de munitions dans
le cas où l'économie américaine donnerait de nouveaux signes
d'affaiblissement. Pour autant, le patron de la Fed, invité mercredi à
s'exprimer devant la commission des services financiers de la Chambre
des représentants, continue de miser sur un rebond modeste de la
croissance dans les prochains mois, accompagné d'un apaisement des
tensions inflationnistes. «Il est encore possible que la faiblesse
récente de l'économie se révèle plus durable que prévu et que les
risques de déflation émergent à nouveau, ce qui impliquerait un besoin
d'une aide supplémentaire», a expliqué Ben Bernanke.
Rachat de dette:La
Fed juge toujours que les deux principaux facteurs de ralentissement de
la demande au printemps vont être surmontés. Il s'agit d'une part de la
poussée des prix de l'énergie et des produits alimentaires et d'autre
part des pénuries de pièces et équipements japonais engendrées par le
tremblement de terre de mars. La remontée du chômage en juin, au plus
haut depuis le début de l'année, la chute de la confiance des
consommateurs et la poursuite de la crise immobilière font douter de
l'optimisme de la Fed. Son scénario d'accélération de la croissance à
plus de 3% en rythme annuel au second semestre est audacieux, après un
premier semestre où la croissance n'a été que de 2%.
Si cet optimisme se révèle excessif, Ben Bernanke
évoque plusieurs méthodes pour combattre le risque de rechute en
récession. La première consisterait à être plus explicite sur ses
intentions de maintien durable de son principal taux directeur à zéro.
La seconde viserait à réduire la rémunération des réserves des banques
auprès de la Fed, afin de les inciter à prêter davantage à l'économie.
Troisième option: reprendre ses achats directs d'obligations à long
terme du Trésor abandonnés fin juin et très controversés. En évoquant
cette possibilité, Bernanke a contribué à faire battre un nouveau record à l'or, en séance à plus de 1585 dollars l'once.
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