Nicolas Sarkozy et Angela Merkel.
L'Allemagne a été la première à jeter de l'eau froide sur une convocation des chefs d'État et de gouvernement dès vendredi à Bruxelles. «Il n'y a pas de projet concret» pour un tel sommet, assurait mercredi matin une porte-parole. Le gouvernement Merkel pointe du doigt l'absence d'accord préalable à dix-sept et souhaite que les capitales «continuent leur travail sur la Grèce» à l'échelon des ministres.
Par principe, la France est plus ouverte aux sommets de l'euro. Nicolas Sarkozy y trouve l'incarnation du «gouvernement économique de l'Europe». Mais par prudence ou par raison, l'Élysée semble s'être rangé à la patience allemande. Un sommet passe par un travail approfondi et par un plan d'action qui tienne la route, dit-on à Paris. Du coup, le rendez-vous n'est escompté qu'à partir de lundi, voire vers la fin de la semaine prochaine. Bruxelles confirme : la décision sera prise «en temps voulu».
«Plus le droit à l'erreur»:A l'intérieur de la zone euro, beaucoup redoutent une confusion entre vitesse et précipitation. L'Irlandais Enda Kenny «ne voit pas l'intérêt d'un rendez-vous qui ne traiterait pas les problèmes au fond». Naturellement pressé, le Grec George Papandréou reconnaît aussi que l'Europe «n'a plus le droit à l'erreur».
Les réticences d'Angela Merkel ne tiennent pas qu'à l'absence d'accord déjà ficelé, dit-on de source européenne. La Chancelière, souvent décrite comme l'obstacle au consensus, ne voudrait pas se retrouver piégée dans une séquence médiatique, avec comme seule issue de devoir lâcher du lest à ses pairs.
Au début de la semaine, les ministres des Finances ont échoué sur le second plan d'aide à la Grèce. Mais ils ont couché sur le papier les éléments d'un possible compromis entre les deux camps. Ceux qui comme l'Allemagne font d'un engagement ferme du secteur privé une condition politique sine qua non. Et ceux qui, telles la France et surtout la BCE, jugent que ce dossier trop explosif en pleine fébrilité financière.
L'Eurogroupe a déjà fait un virage à 180 degrés, à la satisfaction de Berlin mais aussi la Haye et de Helsinki. Il a levé son opposition de principe à un défaut de paiement «partiel» ou «sélectif». Ce serait le prix à payer pour une implication substantielle des banques et des fonds d'investissements dans le rééchelonnement, voire la restructuration de la dette grecque.
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