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samedi 16 juillet 2011

L'économie chinoise ralentit moins que prévu.

La Bourse de Shanghai a été soulagée, mercredi 13 juillet, par la publication d'une croissance de 9,5% au deuxième trimestre. Un coup d'arrêt brutal de l'économie semble exclu, ce qui redonne de la marge de manoeuvre à la Banque centrale.


Deux dixièmes de point de pourcentage ont suffi, mercredi 13 juillet, à rassurer la Bourse de Shanghai. En pleine tourmente européenne, celle-ci a regagné 1,48 % au cours de cette journée.
Un soulagement dû à la publication du chiffre de la croissance économique chinoise au deuxième trimestre. Alors que les économistes tablaient, en moyenne, sur une expansion de 9,3 %, celle-ci s'est finalement établie à 9,5% sur un an. Cela constitue, certes, un léger tassement par rapport aux 9,7 % qui avaient été observés au premier trimestre. Mais le ralentissement de l'économie était déjà avéré et les observateurs ont préféré voir dans ce chiffre une bonne nouvelle. 
L'hypothèse d'un atterrissage brutal semble, pour l'heure, écartée. D'autant qu'un autre chiffre, celui de la production industrielle, a suscité l'optimisme : cette dernière a finalement augmenté de 15,1 % en juin, un record depuis plus d'un an.
Le pilotage économique du pays apparaît moins épineux. Alors que les autorités font face à un dérapage de l'inflation, qui a touché 6,4 % en juin, un record en trois ans, de plus en plus d'économistes voyaient Pékin face à un dilemme insoluble. Contraint de serrer la vis monétaire afin de ralentir l'envolée des prix, le régime ne risquait-il pas de casser brusquement la croissance économique ? 

« La politique monétaire chinoise est encore loin d'être restrictive »:
On comprend mieux, rétrospectivement, que les autorités aient continué d'affirmer, ces derniers jours, que la lutte contre la hausse des prix restait leur combat numéro un. Le week-end dernier, Wen Jiabao, le Premier ministre, n'a pas choisi au hasard l'endroit où il a martelé ce message. Dans la province centrale du Shaanxi, il s'est fait photographier, en chemisette, discutant avec un boucher, puis rendant visite à un producteur de porcs. Car c'est d'abord la flambée de 57 % en un an du prix de cette viande qui exaspère les ménages, dont elle constitue un aliment de base.
Quant à la décision de la banque centrale, la semaine dernière, de relever ses taux d'intérêt pour la cinquième fois en neuf mois, elle apparaît, avec le recul, moins périlleuse. La solidité de la croissance lui donne finalement une marge de manoeuvre, et l'hypothèse de nouvelles hausses de taux semble même envisageable.
D'autant que, comme l'analyse un bon connaisseur de la politique monétaire chinoise, « on réalise tout simplement aujourd'hui que la politique monétaire est encore loin d'être restrictive ». Compte tenu de l'inflation, les taux d'intérêts réels restent négatifs pour ce qui concerne les dépôts, et sont très loin d'être prohibitifs pour le crédit.
La trajectoire chinoise semble donc cohérente avec le souhait de Pékin de mettre un terme à la surchauffe, et de ramener la croissance au plus près de son potentiel, estimé entre 8 et 8,5 %. Ce qui ne signifie pas qu'elle soit dépourvue de risques.
Le plus visible aujourd'hui concerne les finances locales. On découvre actuellement que certaines structures de financement mis en place par les collectivités locales afin de pouvoir emprunter procèdent à des transferts d'actifs potentiellement inquiétants. Une proportion inconnue de ces structures, une fois atteint leur plafond d'endettement, transfèrent leurs meilleurs actifs à un nouveau véhicule créé pour l'occasion, afin que celui-ci puisse, de nouveau, emprunter. La structure initiale gardant essentiellement, elle, des dettes... Là réside peut-être aujourd'hui la principale menace concernant l'économie chinoise : un ralentissement économique trop brutal risquerait d'avoir des répercussions douloureuses sur l'édifice financier du pays, dont la solidité est de plus en plus souvent mise en doute.

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