Des banques espagnoles dégradées .
Deux agences de notation financière, Standard & Poor's et Fitch
Ratings, ont porté mardi soir un nouveau coup dur aux banques
espagnoles, dégradant les notes de plusieurs d'entre elles dont les
leaders Santander et BBVA, alors que la croissance atone du pays
inquiète.
Pour
Standard & Poor's,
qui a abaissé la note de dix entités bancaires (dont, aussi, Bankinter
et Banco Sabadell), les deux points les plus problématiques sont le
"ralentissement de l'économie espagnole" et le "marché immobilier
sinistré".
L'Espagne
, qui peine à
renouer avec la croissance, a vu son PIB avancer de 0,4% au premier
trimestre, puis de seulement 0,2% au deuxième, et certains analystes,
comme ceux de Goldman Sachs et de Natixis, prédisent un retour à la
récession pour la fin de l'année.
Les notes à long terme de
Santander, numéro un en zone euro par la capitalisation, et de BBVA passent
ainsi de AA à AA-, avec perspective négative, ce qui signifie que
l'agence pourrait à nouveau les dégrader "si l'économie se détériore
plus que prévu", selon un communiqué.
Cette annonce survient quelques jours après
l'abaissement de deux crans de la note souveraine espagnole par une autre agence, Fitch Ratings,
cette dernière s'inquiétant, alors que la crise en zone euro
s'intensifie et que le pays affiche une faible croissance et de
mauvaises finances régionales.
Fitch dégrade six banques :
Sans surprise, Fitch a décidé aujourd'hui de dégrader elle aussi
plusieurs banques espagnoles, six au total (dont, outre BBVA et
Santander, Banco Popular, CaixaBank et Banco Sabadell), conséquence
directe selon elle de la baisse de la note souveraine.
La note à long terme de Santander passe ainsi à AA-, contre AA
auparavant, tandis que celle de BBVA baisse à A+, contre AA- avant, là
encore avec perspective négative, a précisé Fitch dans un communiqué.
De son côté, la troisième des grandes agences de notation,
Moody's,
doit se prononcer d'ici fin octobre sur une nouvelle dégradation de la
note espagnole, là aussi fondée sur la fragilité de l'Espagne face à la
crise en zone euro et les problèmes financiers des régions.
"Le faible environnement économique en Espagne, le chômage élevé (20,89%
de la population active, un record en OCDE, ndlr) et les problèmes du
secteur immobilier vont continuer à peser sur le volume d'activité des
banques sur le territoire national, ainsi que sur la qualité de leurs
actifs, ce qui aura un impact sur leurs indicateurs de performance",
juge Fitch.
"La correction des déséquilibres en Espagne va continuer à affecter
négativement les profils financiers des banques espagnoles dans les 15 à
18 prochains mois", estime aussi Standard & Poor's. L'agence note
certes que "les banques espagnoles ont montré en général de la
résistance face à la crise, mais au fil du temps leurs profils
financiers se sont affaiblis".
Notamment, "les banques ont accumulé un haut niveau d'actifs
problématiques", que l'agence chiffre entre 296 et 313 milliards d'euros
depuis le début de la crise, "et ont épuisé la majeure partie des
provisions qu'elles avaient faites auparavant".
"En conséquence, leurs bénéfices et leur capacité à absorber les pertes se sont détériorées", conclut l'agence.
Ebranlées par l'éclatement de la bulle immobilière fin 2008, les banques
espagnoles continuent d'en pâtir les conséquences, avec un portefeuille
d'actifs dont la valeur a fondu et un grand nombre de créances
douteuses, des prêts immobiliers susceptibles de ne pas être remboursés.
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