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mardi 11 octobre 2011

Le coût du crédit va augmenter .

Le marché donne déjà des signes de tension.
Le marché donne déjà des signes de tension.

Après les turbulences de l'été sur les marchés, les banques ont attaqué la rentrée avec la volonté de reconstituer leurs marges. Si les PME se plaignent déjà de hausses des tarifs, les prêts immobiliers sont en sursis. 

Les réseaux bancaires n'en font pas mystère : ils ont besoin de reconstituer leurs marges sur le crédit. Ils veulent bien prêter, ce n'est pas un problème de quantité, disent-ils, mais à des conditions plus intéressantes pour eux. Pour l'instant, cela ne se voit guère sur les taux du crédit immobilier. Les barèmes d'octobre révèlent une grande stabilité, analyse le courtier Meilleurtaux.
Les emprunteurs forts d'un confortable apport personnel peuvent encore s'endetter sur 20 ans en bénéficiant d'un taux inférieur à 4 %, voire à 3,75 % s'ils habitent à Toulouse, la ville où l'offre est la moins chère en France ce mois-ci. Mais cette situation favorable ne devrait pas durer, reconnaissent les banquiers en privé.
En réalité, les taux des crédits hypothécaires auraient dû même déjà augmenter. Mais les emprunteurs ont été sauvés par le plongeon des taux d'intérêt à long terme intervenu depuis le mois d'avril. L'emprunt d'État à 10 ans (OAT) qui sert de référence aux banques pour fixer leurs prêts à long terme est passé de 3,80 % à la mi-avril à 2,45 %, le plus bas niveau depuis 1996. Grâce à cette baisse, sans augmenter leurs prix, les Crédit agricole, Crédit mutuel et autres BNP Paribas ont reconstitué en partie leurs marges.

Cela risque toutefois de ne pas être suffisant. Et le marché donne déjà des signes de tension. «Les banques veulent bien prêter mais à leurs conditions. Elles ne veulent plus perdre d'argent sur un crédit, même la première année», témoigne Ludovic Huzieux, directeur associé du cabinet de courtage immobilier Artemis courtage. «On ne constate pas encore de durcissement des critères de prêts. Mais il est vrai que les critères sont appliqués plus rigoureusement car les banques sont prudentes», relate Sandrine Allonier, responsable des études économiques chez Meilleurtaux. Difficile, par exemple, de négocier la levée des pénalités de remboursement anticipé…

Argent plus cher :

Ces dernières années, il y avait toujours un réseau - comme LCL au début 2011 - prêt à casser les prix pour conquérir des parts de marché quand les autres jouaient la rigueur. Désormais, tout le monde est rentré dans le rang, à part HSBC qui est revenu en force en septembre après des mois de tarifs hors marché. «Je ne vois aucun réseau tenter de capter actuellement d'importantes parts de marché sur le crédit immobilier. Même La Banque postale qui tenait, il y a peu de temps encore, une position privilégiée, a su ajuster son offre sur celles des autres établissements bancaires», précise Ludovic Huzieux.
Pourquoi cette rigueur soudaine ? «Les taux du crédit immobilier vont repartir à la hausse car les coûts de refinancement ont augmenté fortement», justifie Vincent Taupin, directeur général du Crédit du Nord. Les banques se retrouvent un peu dans la situation de ces industriels du café ou de l'acier confrontés à l'inflation des prix de leur matière première : comme eux, leurs ressources financières sont à la fois plus rares et plus chères. Parce que les régulateurs exigent plus de capital en face des activités de crédit. Parce que les marchés ont quasiment fermé l'accès aux financements à long terme. Ces deux éléments pèsent plus dans la balance que le reflux des taux de marché.
Le constat vaut d'ailleurs pour les autres clientèles des banques, des collectivités locales aux entreprises. Selon la dernière étude de l'Association française des trésoriers d'entreprise (AFTE), réalisée mi-septembre, «les entreprises font état d'un début de tension sur les marges bancaires qu'elles négocient sur leurs emprunts». Elles expliquent souffrir depuis septembre d'une double peine : hausse du coût du crédit et accès aux financements plus difficile.
«Nous n'avons pas fixé de règle générale pour le crédit aux entreprises», assure Laurent Goutard, directeur délégué banque de détail en France de la Société générale, qui concède : «Nous privilégions une approche personnalisée qui tient compte de l'antériorité et de la nature globale de la relation avec l'entreprise.  »

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