L’action Lafarge défie la baisse matinale du marché parisien après un bon trimestre.
Sa faible valorisation n’a pas empêché l’action de rechuter depuis avril, mais l’annonce d’une progression de 28 % du résultat d’exploitation au premier trimestre dope le titre vendredi matin.
Le numéro 1 mondial du ciment a nettement devancé les prévisions des
analystes au titre du premier trimestre. Son chiffre d’affaires a
augmenté de 5 % sur la période, à 3,353 milliards d’euros, soutenu par à
la fois par l’effet des hausses des prix sur l’ensemble des activités
et par une progression des volumes à peu près partout dans le monde,
sauf en Europe (le groupe cite les conditions climatiques très
défavorables à la construction, mais la dégradation du contexte
économique en Grèce et en Espagne a aussi pesé).
Le résultat d’exploitation courant a bondi de 28 % (+17 % hors
variation de périmètre et de taux de change) à 267 millions, contre 2010
attendus, tandis que le résultat net est en perte de 44 millions
d’euros, alors que les analystes redoutaient le double.
Au chapitre bilanciel, l’endettement net a diminué de 1,9 milliard
par rapport à la même date de 2011, à 12,364 milliards d’euros.
La direction continue d’anticiper pour l’ensemble de l’exercice une
demande de ciment en hausse, conduisant à une progression du marché
comprise entre 1 % et 4 %. «Les marchés émergents demeurent le principal
moteur de croissance de la demande. Lafarge en bénéficiera grâce à la
qualité et à la très bonne répartition géographique de ses actifs»,
indique le groupe. En outre, les résultats devraient progresser puisque
les prix devraient être en hausse sur 2012, alors que l’inflation des
coûts sera plus modérée qu’en 2011.
Le sentiment des experts Bourse: Malgré la décote, mise en évidence
par le prix initialement proposé dans le cadre d’une OPA sur un
concurrent, Cimentos de Portugal, équivalent à 10 fois le résultat
opérationnel de ce dernier quand Lafarge se paie moins de 4 fois
aujourd’hui, l’action a connu un mois d’avril meurtrier, perdant plus de
20 %. Adoptant un parti pris technique, nous avions conseillé de ne
s’intéresser à l’action que si une dynamique se mettait en place au-delà
de 37 euros, ce qui ne s’est pas matérialisé. À court terme, l’action
peut rebondir car elle a maintenant atteint un palier important
(retracement de 50 % du dernier mouvement haussier) mais le potentiel
n’est pas immense surtout après le rebond de vendredi matin. Lafarge
reste un pari cyclique, qui a tendance à exagérer tout mouvement de
marché: à la moindre nouvelle alerte, le titre sera parmi les plus
sanctionnés.
Horizon d’investissement: moyen terme.
Profil d’investisseur: Confiant sur l’évolution de la conjoncture en 2012 et prêt à supporter une volatilité supérieure à la moyenne.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire