Dans son rapport, Coface (ci-dessus le siège) estime
que les risques entreprises sont aujourd'hui plus importants dans les
pays avancés.
INFOGRAPHIE - L'assureur crédit, qui présente ce mardi ses notations actualisées de risques pays, annonce une récession persistante dans la zone euro.
2013 sera une sombre année sur le plan économique, avec un monde
coupé en deux, entre pays émergents et pays développés, et une récession
persistante dans la zone euro. Tel est le panorama de l'assureur crédit
Coface, qui présente ce mardi, à l'occasion de son colloque annuel, ses nouvelles grilles de risques pays.
L'évaluation
de Coface tient compte des perspectives macroéconomiques, du niveau de
défaillances des entreprises et du climat des affaires. «Les risques
entreprises sont aujourd'hui plus importants dans les pays avancés,
résume le directeur général, Jean-Marc Pillu.
En Europe, la fracture entre le Nord et le Sud se résorbe mais dans le
mauvais sens, avec une contamination qui gagne jusqu'aux pays de l'Est.»
En cause, le surendettement public et privé encore trop élevé et une
confiance qui ne se redresse pas. À l'inverse, les pays émergents ont
engrangé les réserves budgétaires et monétaires qui permettent de
compenser le contre-choc et le ralentissement des pays développés.
En zone euro, Coface a dégradé l'Espagne et l'Italie, au même niveau que le Portugal et juste devant la Grèce.
Ils se retrouvent ainsi les plus mal notés des pays avancés. En Italie,
depuis fin 2007, le nombre de défaillances d'entreprises a doublé,
atteignant 12.000, et il est sept fois plus important en Espagne, avec
un crédit bancaire qui s'est effondré - passant de + 30% en croissance
annuelle fin 2006 à une baisse de plus de 5% récemment. Les secteurs les
plus risqués concernent la construction, la distribution,
l'agroalimentaire et les métaux.
Risque de rupture sociale:
-->
Coface
se montre un peu plus positive sur l'Espagne, estimant que le plafond
des défaillances est atteint. «La baisse des coûts unitaires permet des
gains de compétitivité importants. Et surtout le gouvernement a entamé
la réforme essentielle du secteur bancaire dont il ne faut toutefois pas
attendre d'effets positifs rapidement», note Jean-Marc Pillu. Et ce
d'autant plus que les entreprises espagnoles doivent faire face à un
problème de surendettement et de positionnement sectoriel.
Pour le
directeur général, le risque majeur dans cette Europe du Sud, touchée
par des baisses importantes du PIB et un chômage très élevé, est avant
tout social. «Cela va dépendre de la capacité de résistance des sociétés
grecques ou espagnoles. Il y a un vrai risque de rupture, y compris
politique.»
La situation de la France, placée sous surveillance
négative en septembre, reste également fragile. Coface prévoit 62.000
défaillances en 2013, contre 45.000 avant la crise. Autre signal
négatif, la taille de ces entreprises «malades» tend à augmenter.
«L'embellie
trop courte entre fin 2009 et début 2011 n'a pas permis aux entreprises
fragilisées pendant la crise de reconstituer leurs forces», ajoute
Jean-Marc Pillu. À noter que l'écart se creuse avec le voisin allemand,
chez qui les entreprises sont plus profitables (10% du PIB contre 7%
dans l'hexagone) et présentent de meilleures capacités de financement.
Sur 100 entreprises qui se créent, le taux de défaut est deux fois plus
important en France.
La baisse des coûts profite au commerce espagnol:
Le
déficit commercial de l'Espagne s'est à nouveau réduit en novembre
2012, chutant de 47,4% sur un an, à 1,407 milliard d'euros, soit la
baisse la plus forte pour un mois de novembre depuis quinze, ans. En
cumulé, sur la période allant de janvier à novembre, la balance
commerciale espagnole affiche un déficit en recul de 29,5% par rapport à
la même période de 2011. Cette résorption du déficit est davantage due à
la hausse des exportations (+ 3,7% sur onze mois) qu'à la baisse des
importations (- 2,1%), se félicite le ministère espagnol de l'Économie.
Ce rebond des exportations est attribué à la baisse des coûts du
travail. L'Espagne compte sur le commerce extérieur pour sortir de la
récession, alors que la demande intérieure est en berne, sur fond de
chômage explosif.