L’euro cote 1,30 dollar lundi 7 mai, au plus bas depuis le mois de janvier.
Ayant déjà perdu 1,8% au long de la semaine dernière, l’euro accentue sa baisse lundi après les élections en Grèce et en France. Le cours de la monnaie unique tombe à un plus bas depuis janvier.
Le rejet d’un projet économique donnant la priorité à l’austérité,
qui s’est en partie manifesté dans les élections du week-end en Europe,
pèse sur le cours de l’euro. Les opérateurs estiment que l’affirmation
de ce rejet va diminuer l’influence du modèle allemand, consubstantiel
d’une devise forte.
C’est sous l’influence allemande qu’a été instauré en 1997 le dénommé
«Pacte de stabilité» pour la création de la zone euro, instituant la
règle d’un déficit de 3% du PIB et d’une dette de 60% du PIB au maximum.
Même si d’autres gouvernements avaient obtenu que soit ajouté le terme
«et de croissance» au projet, en essence il s’agissait bien de mesures
visant à empêcher les pays de dépenser à volonté et donc de fragiliser
ainsi la devise.
Le pacte budgétaire conclu lors du sommet du 9 décembre
(appelé «Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance»)
n’a fait que renforcer les contraintes en imposant aux pays les plus
endettés de commencer par appliquer des mesures d’austérité. Ceci, sans
vraiment envisager de sortie ordonnée en cas d’échec de ces politiques.
Les uns après les autres, les gouvernements qui se sont engagés sur ce pacte renforcé se voient cependant débarqués par les élections,
démontrant que les exigences allemandes sont tout simplement excessives
par rapport à ce que peuvent accepter les opinions publiques. L’échec
de Nicolas Sarkozy (onzième dirigeant européen non reconduit dans ses
fonctions depuis le début de la crise!) est d’autant plus symbolique que
la chancelière Angela Merkel l’avait explicitement soutenu face au candidat socialiste.
Cependant, un nombre croissant de leaders européens, dont le patron de la BCE Mario
Draghi, évoquent désormais la nécessité d’un compromis entre les
mesures de soutien à l’économie et le respect d’une discipline
budgétaire pour ne pas dépenser à tort et à travers.
«La consolidation budgétaire, quoique nécessaire, doit s’appliquer de
manière favorable à la croissance et de façon différenciée, pour
parvenir à un équilibre entre consolidation budgétaire nécessaire et
préoccupations de croissance», a résumé le Finlandais Olli Rehn.
Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires a
notamment repris l’idée de solliciter davantage les ressources de la
Banque européenne d’investissement.
En attendant le lancement d’une stratégie faisant davantage part à la
croissance, à partir du sommet du mois prochain, c’est l’idée d’un euro
fort modelé sur le Deutsche Mark qui est malmenée.
Le sentiment des experts Bourse: De plus en plus
isolée, voire contestée dans son propre pays comme on l’a vu dans le
scrutin régional du Schleswig-Holstein, Angela Merkel va devoir mettre
de l’eau dans son vin. À terme l’abandon du credo de l’austérité ne
serait pas forcément défavorable à l’euro, si les dirigeants européens
parviennent à ressusciter la croissance économique. Mais quoi qu’il en
soit, nous rappelons notre conseil de diversifier largement ses
investissements au plan géographique, notamment en direction des
États-Unis qui conjuguent faible risque politique et perspectives de
croissance.
Horizon d’investissement: moyen-long terme.
Profil d’investisseur: Tous investisseurs.
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