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mardi 1 mai 2012

Murdoch «inapte à diriger» un groupe international.


Rupert Murdoch, le 24 avril dernier.
Rupert Murdoch, le 24 avril dernier.
 
 
 Un rapport très sévère du Parlement britannique condamne l'attitude des dirigeants de News Corp dans le scandale des écoutes.
 
 
 
 
 
Rupert Murdoch et son fils James se font vertement tancer par une commission parlementaire britannique chargée d'un rapport sur le scandale des écoutes du tabloïd défunt News of the World . Rupert Murdoch «n'est pas à apte à diriger un grand groupe international», conclut le rapport rendu public mardi. La commission juge «surprenantes» les allégations des Murdoch père et fils selon lesquelles ils n'auraient pas été au courant des pratiques d'espionnage à grande échelle en vigueur dans leurs journaux. «Rupert Murdoch a fermé les yeux et fait preuve d'un aveuglement délibéré sur ce qui se passait dans ses sociétés et publications», cingle le rapport de 121 pages, aboutissement de neuf mois d'auditions. Les députés affirment également que le journal News of the World et sa société éditrice News International ont délibérément «trompé la commission sur la vraie nature et l'étendue des investigations qu'ils ont affirmé avoir menées sur les écoutes téléphoniques».

Plusieurs dirigeants du groupe de presse font également l'objet de critiques très sévères. Son ex-directeur général Les Hinton est jugé «complice» de la dissimulation des pratiques en vigueur dans la maison. La commission parlementaire s'est toutefois divisée sur les conclusions du rapport, adopté par 6 voix contre 4. Ses membres conservateurs ont refusé de valider le jugement condamnant l'aptitude de Rupert Murdoch à gérer. Le député travailliste Tom Watson, fer de lance de cette investigation, a à l'inverse asséné: «News International a mené une entreprise de dissimulation à grande échelle de ses agissements illégaux. Ses plus hauts dirigeants ont menti au Parlement de façon répétée. Et les deux hommes à la tête, Rupert et James Murdoch, doivent maintenant répondre de ces faits. Ces gens ont corrompu notre pays, couvert de honte nos forces de police et notre Parlement. Ils ont menti, trompé, pratiqué le chantage et l'intimidation.»

David Cameron convoqué:

Le rapport laisse à la Chambre des communes le soin de décider de sanctions éventuelles, qui pourraient impliquer la convocation de Rupert Murdoch pour des excuses publiques. Il met dans l'embarras le magnat des médias face à certains de ses actionnaires, notamment américains, lassés des dommages infligés au groupe News Corp par cette affaire. Le rapport pourrait aussi peser négativement dans l'examen par l'Ofcom, l'instance de régulation des médias britanniques, de la légitimité du groupe à gérer le bouquet de télé satellitaire BSkyB, dont la licence pourrait lui être retirée.
Enfin, le rapport parlementaire accroît encore la pression sur David Cameron, qui a été convoqué lundi devant la Chambre des communes où il a justifié son soutien à son ministre de la Culture Jeremy Hunt, mis en cause pour sa proximité avec les dirigeants du groupe Murdoch dans l'examen du dossier BSkyB. Tom Watson réclame que le premier ministre ainsi que ses prédécesseurs Gordon Brown et Tony Blair transmettent à la justice leurs échanges d'emails avec les dirigeants du groupe Murdoch.

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