Avtovaz produit depuis ce printemps une Lada Largus, en version break et fourgonnette, sur la plate-forme low-cost de Dacia.
Le constructeur français et son allié japonais vont investir 750 millions de dollars pour prendre le contrôle d'Avtovaz d'ici à 2014. Les trois marques visent à terme 40 % du marché russe.
Renault-Nissan s'ouvre grand les portes du prometteur marché russe. Après un an et demi de négociations, le groupe est parvenu jeudi à un accord pour prendre d'ici à deux ans le contrôle d'Avtovaz, le fabricant des Lada. Une opération stratégique pour Renault-Nissan qui a fait de la Russie l'une de ses priorités à l'international. Il vise, avec les marques Renault, Nissan et Lada, 40 % du marché en 2016, qu'il évalue à 4 millions de voitures à cet horizon. Soit potentiellement 1,6 million d'exemplaires pour les trois constructeurs (contre 879.000 en 2011). Lada doit en théorie occuper à cet horizon 25 % du marché, Renault 8 % et Nissan 7 % (contre respectivement 17,8 %, 6,4 % et 6,8 % au premier trimestre 2012).
Renault avait acquis 25 % de l'ex-dinosaure soviétique en 2008 pour 1 milliard de dollars. Au pire moment: le marché russe s'est effondré de moitié en 2009, poussant Avtovaz au bord de la faillite.
Aujourd'hui, Renault-Nissan monte, indirectement, au capital d'un constructeur restructuré, alors que les perspectives du marché sont redevenues alléchantes. Avtovaz, qui a réduit ses effectifs de 30.000 personnes pendant la crise, a dégagé l'an dernier un profit net de 3,1 milliards de roubles (80 millions d'euros).
Si cette opération n'est pas une surprise, elle est plus progressive et complexe qu'attendu. Renault et Nissan ont signé un protocole pour la création d'une coentreprise avec la société publique russe Russian Technologies, qui détient actuellement 36 % d'Avtovaz. Les protagonistes tablent sur une signature définitive cette année. Le français et son allié japonais investiront par étapes 750 millions de dollars d'ici à 2014 (300 millions pour Renault, 450 millions pour Nissan) pour obtenir 67,13 % de cette coentreprise qui détiendra 74,5 % d'Avtovaz. De son côté, Russian Technologies annule une partie (238 millions de dollars) de la dette d'Avtovaz et prolonge le solde (1,56 milliard de dollars) «à très long terme», «sans intérêts». La future structure financière «donne la majorité à Renault-Nissan, tout en permettant au gouvernement russe de conserver une présence dans l'organisme de contrôle du constructeur national», souligne une source interne.
Le français apporte sa technologie. Avtovaz produit depuis ce printemps une Lada Largus, en version break et fourgonnette, sur la plate-forme low-cost de Dacia. La nouvelle ligne de production, située dans l'usine du russe, à Togliatti, dispose d'une capacité de 350.000 véhicules par an. Elle permettra aussi de fabriquer, toujours sur architecture Logan, un véhicule familial de Nissan cette année et deux modèles Renault l'an prochain. Le site de Togliatti dispose d'une capacité annuelle de près d'un million de voitures. Renault et Nissan disposent parallèlement de leurs usines de Moscou et de Saint-Pétersbourg.
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