Boeing 787: ANA annule 335 vols .
Des inspecteurs nippons et américains s'activent au Japon pour
analyser les causes de l'incident de batterie qui a forcé un Boeing 787 à
se poser en catastrophe la semaine dernière au sud de l'archipel,
tandis que la compagnie ANA, privée de ses "Dreamliner", est contrainte
d'annuler des centaines de vols.
Des ingénieurs des deux pays ont inspecté lundi matin les lignes de
production de batteries lithium-ion de l'entreprise nippone GS Yuasa,
fabricant de ces accumulateurs conçus spécialement pour le Boeing 787.
C'est un incident dû à ces accumulateurs qui a contraint un Boeing 787 à
un atterrissage forcé mercredi 16 janvier à Takamatsu (sud du Japon).
Depuis ce dysfonctionnement grave, le deuxième du même acabit en moins
de deux semaines, les 50 Dreamliner livrés à huit compagnies dans le
monde sont rivés au sol.
"Des ingénieurs de la FAA (autorité américaine de l'aviation), de Boeing
et du bureau de l'aviation civile ont essentiellement examiné les
chaînes de production de GS Yuasa", a expliqué à l'AFP Yasuo Ishii, un
responsable du ministère japonais des Transports. Basé à Kyoto (ouest),
GS Yuasa est le fournisseur des batteries lithium-ion des Boeing 787,
équipements qui sont assemblés dans un système de conversion électrique
par le groupe français Thales avant d'être livrés à l'avionneur
américain.
"Les inspecteurs vérifient qu'il n'y a pas de problème dans la
production", a-t-il ajouté, rappelant que la cause de l'incident demeure
inconnue.
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"Nous examinons toutes les possibilités", a-t-il précisé. Et d'insister
sur le fait que cette visite de l'usine ne signifie pas que les
autorités considèrent GS Yuasa comme responsable des dysfonctionnements
des batteries. Un problème de surchauffe d'accumulateur lithium-ion peut
en effet provenir de diverses origines, d'un défaut intrinsèque, d'une
surcharge, d'un souci de courant électrique, d'un manque de ventilation
ou de toute autre anomalie ou vice de conception.
L'environnement de production des batteries lithium-ion doit être d'une
pureté extrême et le plus grand soin apporté aux manipulations. En 2006,
le géant de l'électronique Sony avait dû rappeler des millions de
batteries lithium-ion fournies à des fabricants d'ordinateurs (dont les
américains Dell et Apple) à cause de particules qui s'étaient infiltrées
à l'intérieur et risquaient de provoquer un départ de feu.
Vendredi, les enquêteurs avaient ouvert la batterie incriminée (noircie
et déformée) pour l'examiner en détail. Samedi, ils avaient analysé la
boîte noire du vol ANA 692. Durant ce vol avec 129 passagers et 8
membres d'équipage, le commandant de bord a vu successivement s'allumer
trois alarmes: la première a signalé une détection de fumée dans le
compartiment électrique avant (là où se trouve la batterie), la deuxième
indiquait une chute de tension de la batterie et la troisième une
anomalie de recharge.
Il s'agit maintenant de reconstituer en détail le fil des événements
techniques. Parallèlement d'autres enquêteurs s'affairent à Boston où un
départ de feu s'était produit une semaine plus tôt sur une batterie
identique d'un Dreamliner de Japan Airlines (JAL). L'interdiction de vol
mondiale des Boeing 787 a forcé ANA à annuler 335 vols (dont 43
internationaux) sur la période du 16 au 27 janvier, affectant près de
48.000 passagers.
Cet imprévu touche d'autant plus sévèrement ANA qu'elle a bâti un gros
pan de sa stratégie et ses campagnes de publicité sur l'utilisation
extensive de cet appareil dont elle a commandé 66 unités. Elle possède
actuellement 17 des 50 Dreamliner en service.
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