Rougeline fournit 8% de la production hexagonale de tomates.
Le groupement Rougeline a réduit sa facture énergétique de 75 %.
Tout près de Biscarrosse, à Parentis-en-Born (Landes), l’exploitation de tomates sous serre de la société Rougeline (qui produit environ 8 % de la production hexagonale) est depuis deux ans la voisine d’un des plus anciens champs de pétrole de l’Hexagone, aujourd’hui exploité par la société canadienne Vermilion.
L’originalité de ce drôle de voisinage? Le pétrolier aide l’agriculteur à réduire ses coûts en lui permettant de profiter de la chaleur des eaux salées qu’elle extrait avec le pétrole. «L’énergie représente 30 % du coût de revient d’une tomate, affirme Bruno Vila, président de Rougeline et exploitant dans les Pyrénées-Orientales. Le partenariat avec Vermilion nous permet de réduire notre facture énergétique dans une fourchette de l’ordre de 70 à 80 %.»
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Transfert de chaleur:
Techniquement,
en extrayant l’hydrocarbure par 2000 mètres de profondeur, le pétrolier
remonte de 2 à 3 % de pétrole pour 97 à 98 % d’eau salée, et chaude.
Une eau chaude réinjectée dans le sol pour maintenir une certaine
pression dans le forage. «C’est juste avant que l’eau ne reparte vers le
sous-sol que nos tuyaux échangent des calories avec ceux de
l’exploitant agricole. Nos deux eaux ne sont à aucun moment en contact,
il s’agit juste d’un transfert de chaleur», explique Jean-Pascal
Simard, directeur Europe des relations publiques de Vermilion. Quelques
centaines de mètres de tuyaux à peine permettent ainsi à Rougeline (qui
développe un volume d’affaires de 98 millions d’euros)
d’alimenter - via un contrat courant jusqu’en 2031 - ses 10 hectares de
serres. Ce système, qui se subtitue au chauffage à gaz classique, a
déjà permis la création de 150 emplois sur place alors que
l’installation d’une serre de 7 hectares supplémentaires est envisagée à
l’horizon 2015. Il s’agirait cette fois pour Vermilion de valoriser un
autre sous-produit: un gaz remonté avec le pétrole, qui pour l’heure est
brûlé sans que les calories générées soient utilisées.
Rougeline
cherche à présent d’autres sites industriels à côté desquels il pourrait
s’installer. Ainsi lorgne-t-il les installations d’incinérateurs. De
son côté, Vermilion, qui s’offre par ses opérations une activité siglée
«développement durable», réfléchit à des partenariats similaires.
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