Avec 50 milliards d'euros et une hausse de 20%, la Chine est le champion du monde des investissements dans les énergies vertes, qui, à l'échelle mondiale, baissent de 11%.
Un rappel à l'ordre. Le pic de pollution
atmosphérique qui empoisonne littéralement les Pékinois depuis le
week-end vient rappeler, s'il en était besoin, l'urgence pour la Chine
de transformer sa production électrique, basée sur le charbon pour près
de 80%. L'empire du Milieu s'est lancé à marche forcée dans les énergies vertes,
à tel point que l'an passé, il était le champion du monde pour les
investissements, avec 67,7 milliards de dollars (50 milliards d'euros)
selon l'étude de Bloomberg New Energy Finance. Sur douze mois, les
investissements chinois dans les énergies propres ont bondi de 20%,
propulsés par le secteur solaire.
L'étude de Bloomberg était
publiée le jour où l'Irena, la jeune Agence internationale des énergies
renouvelables, basée à Abou Dhabi, tenait sa troisième assemblée
générale en présence de la ministre française de l'Écologie, Delphine
Batho. La Chine y a justement annoncé son adhésion à cette instance
créée en 2011, qui compte actuellement 159 États membres.
L'effort
chinois représente à lui seul 25% de l'effort mondial qui totalise 268
milliards de dollars (201 milliards d'euros). Le tableau d'ensemble
contraste fortement avec la dynamique chinoise puisque selon Bloomberg,
les investissements «verts» ont reculé de 11 %.
Aux États-Unis, la concurrence du gaz de schiste
bon marché ajoutée à l'incertitude pesant sur les aides publiques à
l'éolien et au photovoltaïque ont entraîné une chute de 32% des
investissements.
Recul en France de 35%:
Même tableau en
France, avec un effondrement de 35%, à 4,3 milliards de dollars (3,2
milliards d'euros). Les effets du moratoire de décembre 2010 sur le
photovoltaïque, qui a gelé un certain nombre de projets, et les
incertitudes entourant les tarifs pour l'énergie solaire et l'éolien
expliquent cette évolution négative. Quant aux quatre projets de parcs
éoliens en mer au large des côtes françaises attribués juste avant
l'élection présidentielle, ils ne peuvent encore être pris en compte
comme investissements sonnants et trébuchants car les projets démarrent
tout juste.
Outre la Chine, l'étude de Bloomberg pointe deux pays
qui ont investi davantage en 2012 qu'en 2011 dans les énergies propres.
Le Japon d'abord. Avec deux réacteurs nucléaires en marche sur 50 après
la catastrophe de Fukushima de mars 2011, Tokyo a lancé un programme
d'aides publiques, qui a permis un bond de 75% des capitaux misés dans
les renouvelables, qui ont totalisé 16,3 milliards de dollars (12,2
milliards d'euros), hors dépenses de recherche. Par ailleurs, l'Afrique
du Sud, pratiquement absente jusqu'en 2011 dans le photovoltaïque malgré
un ensoleillement généreux, a consacré 5,5 milliards de dollars (4,1
milliards d'euros) aux nouvelles énergies.
Le secteur qui a drainé
le plus de capitaux est cette année encore le photovoltaïque (107
milliards d'euros, en baisse de 9 %) avec un grand projet emblématique, la centrale solaire de Ouarzazate
à 900 millions d'euros. Suivent l'éolien (59 milliards d'euros, en
baisse de 1%), l'efficacité énergétique (réseaux intelligents, véhicule
électrique, et la biomasse.
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