La société Atari dépose le bilan .
La société Atari (ex Infogrammes), lâchée par son premier actionnaire, a déposé son bilan, quelques heures à peine après ses filiales américaines.
Atari indique dans un communiqué avoir été informée par son actionnaire
de référence et principal créancier BlueBay (29% du capital et des
droits de vote) qu'"aucune solution n'a été trouvée à date" pour la
cession de sa participation dans Atari, et qu'il "ne peut plus continuer
à la soutenir".
La ligne de crédit consentie par BlueBay
(qui représente une créance de 21 millions d'euros, NDLR) arrivant à
maturité le 31 mars 2013 dans des "conditions de marché défavorables",
la maison-mère française et ses filiales américaines Atari Inc., Atari
Interactive Inc., Humongous Inc. et California US Holdings ont demandé à
bénéficier des protections ouvertes par le chapitre 11 de la loi
américaine sur les faillites et le Livre VI (des difficultés
d'entreprises).
Manque de moyens:
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Aux Etats-Unis, le dépôt de bilan a été effectué auprès du tribunal de
commerce du district sud de New York, et en France auprès du Tribunal de
Commerce de Paris. Les filiales américaines cherchent par cette
procédure à "s'émanciper du fardeau financier structurel de leur holding
française" et à se procurer des fonds pour leur croissance future,
essentiellement dans le domaine des jeux numériques mobiles. Dans les 90
à 120 jours qui viennent, les filiales espèrent avoir cédé la totalité
ou la quasi-totalité de leurs actifs, qui comprennent des marques
connues, comme le mythique Pong, le premier jeu vidéo jamais
commercialisé.
Les marques américaines d'Atari soulignent à cet égard qu'elles sont
devenues "un moteur de croissance" pour l'ensemble du groupe, grâce à
leur recentrage sur les jeux numériques mobiles et les activités de
licence. Elles espèrent être aidées dans leur tentative d'émancipation
par un financement de 5,25 millions de dollars apporté par le fond Tenor
Capital. A Paris, la maison-mère n'a pas souhaité commenter "à ce
stade" les déclarations de ses filiales américaines. Un porte-parole a
simplement indiqué que les deux initiatives de part et d'autre de
l'Atlantique procédaient de la "même logique consistant à se placer sous
la protection de la loi de chacun des deux pays".
Dans son communiqué publié à Paris, Atari souligne qu'elle "a
cruellement manqué des moyens nécessaires au développement de son
activité", et ce après avoir pourtant "enregistré un résultat
opérationnel courant positif en 2010/11 et 2011/12 et réduit son passif
et ses engagements hors bilan "d'environ 130 millions d'euros".
"Grâce aux procédures en cours, et en particulier au process d'enchères
aux Etats-Unis", Atari et ses filiales vont "chercher à maximiser les
produits de la vente dans le meilleur intérêt de la société et de tous
ses actionnaires", ajoute le directeur général Jim Wilson.
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