L'industrie nucléaire en France (ci-dessus, la
centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux, dans le Loir-et-Cher),
cela donne «2500 entreprises, employant 22.000 salariés et exportant 70%
de leur production».
La création d'un fonds de soutien destiné aux PME du secteur a été officialisée ce mardi, en Bourgogne. Pour tous les acteurs du secteur, il s'agissait de montrer un visage uni.
«La France aura besoin durablement du nucléaire». Delphine Batho,
ministre de l'Énergie et de l'Environnement, a été claire en conclusion
du Comité stratégique de la filière nucléaire (CSFN) qui s'est tenu
mardi à Montbard, en Bourgogne. Au-delà du débat sur la politique
énergétique de la France, l'importance de l'industrie nucléaire
s'explique aussi par son poids dans l'économie nationale.
En chiffres, cela donne «2500 entreprises, employant 22.000 salariés et exportant 70% de leur production», selon Arnaud Montebourg.
Surtout, le ministre du Redressement productif estime qu'«il est
important d'avoir des industries dynamiques, comme c'est le cas dans le
nucléaire ou l'aéronautique, au moment où d'autres, comme l'automobile,
perdent des emplois».
Tous les acteurs de la filière ont pu avoir
une idée de ce dynamisme français puisque la petite ville de Montbard
héberge le site de Valinox, la filiale nucléaire actuellement en plein
développement du fabricant de tubes sans soudure Vallourec. Après avoir
inauguré en 2011 une extension qui a nécessité de doubler les effectifs à
près de 500 salariés, Valinox installe actuellement une quatrième ligne
de production. En fin d'année dernière, le groupe a signé des contrats
en Chine et en France représentant un an d'activité pour le site, soit
100 millions d'euros de chiffre d'affaires.
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«Construire, brique par brique, l'équipe de France du nucléaire»:
Mardi,
la réunion du comité stratégique, la première organisée depuis le
changement de majorité l'an dernier, a permis d'officialiser la création
d'un fonds de soutien destiné aux PME du secteur, doté de 133 millions
d'euros et alimenté par le Fonds stratégique d'investissement (FSI) et
les grands donneurs d'ordre.
Il s'agissait également de montrer un visage uni pour tous les acteurs du secteur, avec la présence d'Henri Proglio, PDG d'EDF, Luc Oursel, qui dirige Areva,
et d'une centaine d'acteurs des secteurs privés et publics. Cette unité
n'a parfois été que de façade ces derniers mois que cela concerne les
acteurs politiques, qui ont parfois tenu des discours très durs quant à
l'avenir du nucléaire, ou industriels, pas toujours collectifs à
l'export.
Aujourd'hui, tout semble être rentré dans l'ordre. En apparence au moins. En décembre dernier, la révision en forte hausse de la facture totale de l'EPR
de Flamanville par EDF n'a suscité aucune remise en cause du projet au
sein du gouvernement. De même, EDF et Areva ont accompagné Arnaud
Montebourg lorsqu'il a été en Arabie saoudite afin d'y vendre le
savoir-faire français en matière de nucléaire mi-janvier, puis Nicole
Bricq sur les chantiers des EPR en Chine.
Au final, la rencontre
qui s'est tenue mardi «contribue à construire, brique par brique,
l'équipe de France du nucléaire», s'est félicité Arnaud Montebourg.
Reste maintenant à le prouver en parvenant à vendre des centrales à
l'export. C'était d'ailleurs le but précis du Comité stratégique de la
filière nucléaire, créé en 2009, après l'échec retentissant de l'offre
française à Abu Dhabi qui lui avait préféré la proposition coréenne.
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