Le président du Conseil italien démissionnaire, Mario Monti, mercredi à Davos.
Le premier ministre italien sortant, Mario Monti, s'est dit confiant sur l'issue de la consultation.
Mario Monti,
le premier ministre italien, a directement répondu à son homologue
britannique, mercredi soir, alors qu'il était l'invité d'honneur du 43e Forum économique de Davos,
dont il a ouvert officiellement les débats. Mais, avec un sens de la
diplomatie consommé, ce fut pour marquer une certaine convergence avec
lui, au moins sur un point: «Le projet de marché unique européen a perdu
de son allant. Là où je suis d'accord avec David Cameron, c'est sur la priorité qu'il donne à la concurrence et à la croissance au sein de l'Europe.»
Sans
préjuger des discussions qui pourraient s'engager entre Londres et ses
partenaires de l'Union européenne, Mario Monti s'est voulu confiant: «Je
suis certain que si référendum il doit y avoir, le citoyen britannique
décidera de rester dans l'UE: la question n'est pas de quitter ou non,
mais de savoir quels sont les inconvénients et les avantages à rester au
sein de l'Europe.»
Mario Monti a profité de la tribune qui lui
était offerte pour dresser le bilan de «ses quatorze mois de réformes
structurelles» à la tête du gouvernement et définir sa conception de la
construction européenne: «Le sens de ma mission est de construire une
économie sociale très compétitive en Italie et en Europe.»
Ce
discours roboratif a ravi l'assistance de Davos, passablement ébranlée
par l'annonce faite le matin même par David Cameron de proposer à ses
électeurs un référendum sur le maintien de son pays dans l'Union
européenne. Non sans avoir auparavant discuté avec ses partenaires un
réaménagement des règles actuelles. Quoi qu'il arrive, c'est la garantie
d'une longue période d'incertitudes politiques, ce que les dirigeants
d'entreprise détestent par-dessus tout.
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Retour du risque:
«Le
risque existe désormais que l'Union européenne fonctionne sans le
Royaume-Uni, et donc l'appétit au risque des investisseurs vis-à-vis de
ce pays et de l'Europe peut être différent», résume Patricia Barbizet,
qui dirige Artémis,
le holding du groupe de François Pinault. «Wait and see. C'est encore
trop tôt pour se prononcer. Notre métier, c'est de gérer les risques et
l'incertitude», constate avec philosophie Roberto Quarta, le patron
londonien d'un groupe de conseil d'investissement CD & R.
Même
si elle était largement anticipée, l'annonce de Cameron a jeté un
froid, au moment où l'Europe figure comme l'homme malade de l'économie
mondiale. À peine remise de la crise existentielle de l'euro,
aujourd'hui surmontée, semble-t-il, grâce à Mario Draghi -
auquel Mario Monti a rendu un hommage appuyé -, la zone euro est entrée
dans une deuxième année de récession. Et maintenant, les Britanniques
ajoutent une dimension politique supplémentaire à la crise. «On va
entrer dans un processus complexe de renégociation, alors qu'il nous
faut au contraire renforcer le marché intérieur et renforcer notre
compétitivité», regrette Valdis Dombrovskis, le jeune premier ministre
de Lituanie, dont le pays est toujours candidat pour entrer dans l'euro
en 2014.
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