Manifestation, jeudi 24 janvier, des employés de la centrale de Fessenheim contre sa fermeture annoncée par le gouvernement.
Dans un document judiciaire, le gouvernement assure que la sûreté de la centrale nucléaire de Fessenheim n'est pas menacée. Ce n'est pas contradictoire avec la volonté de la fermer, estime la ministre de l'Écologie Delphine Batho.
Delphine Batho garde le cap. La ministre de l'Écologie, interrogée par Le Figaro, réfute toute «contradiction» de la part du gouvernement sur la fermeture de Fessenheim. Elle réagit à des informations publiées par Le Monde selon
lesquelles le ministère de l'Écologie a récemment écrit qu'«il n'est
pas établi qu'il existerait des risques graves menaçant la sûreté de la
centrale de Fessenheim». Le gouvernement a en effet rédigé un mémoire en
défense pour la cour administrative d'appel de Nancy, le 5 octobre
dernier, dans le cadre d'une procédure judiciaire intentée par un
collectif d'associations antinucléaires (l'ATPN, association
trinationale de protection nucléaire). L'ATPN réclamait, depuis 2008, la
fermeture immédiate de la plus ancienne centrale nucléaire de France.
«Il
n'y a aucune contradiction entre le fait que le gouvernement souhaite
fermer Fessenheim dans le cadre de la transition énergétique et le fait
d'objecter à une demande d'une association antinucléaire qui demande la
mise à l'arrêt immédiate pour des raisons de sûreté», justifie Delphine
Batho. «Si la centrale posait des problèmes de sûreté immédiats,
l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), le juge de paix absolu en la
matière, déciderait de la fermer immédiatement», poursuit la ministre
chargée de l'Énergie.
-->
L'Elysée a pour sa part réaffirmé à l'AFP
que la centrale serait fermée «fin 2016, début 2017», rappelant
l'engagement n°41 du candidat François Hollande, réaffirmé en septembre lors de la conférence environnementale.
Comme l'indique Le Monde, l'argumentation écrite du ministère est une aubaine pour EDF,
qui, dans son propre mémoire de défense, adressé le 21 janvier, se
plaît à souligner que «le ministre de l'écologie a constaté dans son
mémoire que la demande de fermeture immédiate de la centrale de
Fessenheim (…) n'est justifiée par aucun élément de fait ou de droit».
EDF se refuse à tout commentaire.
C'est aussi en misant sur une faiblesse juridique que la CGT a annoncé jeudi
qu'elle allait déposer un recours devant le Conseil d'État contre la
nomination d'un délégué interministériel chargé de la fermeture de
Fessenheim.
Reste que si le gouvernement, se fondant sur les
décisions de l'ASN qui a prolongé de dix ans les opérations du réacteur
n°1 de Fessenheim moyennant des travaux, estime le réacteur suffisamment
sûr pour continuer de produire du courant, la sûreté de la doyenne des
centrales, située sur une faille sismique, était bien l'un des arguments
avancé par François Hollande durant la campagne électorale pour la
fermer la première.
S'agissant du cadre juridique, Delphine Batho rappelle au Figaro que la future loi de programmation qui doit être déposée en septembre ou en octobre à l'issue du débat national sur
la transition énergétique comportera une disposition sur la fermeture
de la centrale alsacienne. Ce qui différenciera la procédure de celle
prévue par un décret de 2007,
assure la ministre. La mise à l'arrêt définitif de Fessenheim sera
néanmoins une procédure longue, avec une enquête publique. Le président
de l'ASN, Pierre-Franck Chevet, évalue le délai à cinq ans. Delphine Batho assure que l'échéance de la fin 2016 fixée par François Hollande, est «tenable».
Saisissant
l'occasion de ce qui peut apparaître comme un cafouillage, le député
écologiste Denis Baupin réclame une nouvelle fois la fermeture «au plus
vite» de la centrale en rappelant que l'ASN a exigé des travaux de
renforcement de la sûreté d'ici le mois de juin sous peine de l'arrêter.
Bourse:
EDF
14,55€ +0,24%
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire