Le nouveau président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem aura les mains liées jusqu'au renouvellement du Bundestag, en raison des réticences allemandes à payer davantage.
Passé l'état de grâce, les dossiers empoisonnés risquent de tester rapidement les talents de négociateur de Jeroen Dijsselbloem. Porté à la tête de l'Eurogroupe,
le cocher néerlandais reprend en main un attelage chahuté par les
tiraillements entre l'Allemagne et l'Europe du Sud, et, de surcroît,
éreinté par le FMI.
Le rendez-vous de lundi soir, voué au testament de Jean-Claude Juncker et aux intentions de son jeune successeur, dot éviter les sujets controversés. Officiellement, parce que l'euro «retrouve le chemin de la normalité» après trois années d'une gestion périlleuse, assure un responsable. Preuve de ce retour au calme, Christine Lagarde n'aurait même pas jugé utile de faire le voyage depuis Washington…
En privé, c'est une autre explication qui prévaut: l'Eurogroupe se trouve de facto déjà paralysé par les réticences de Berlin à présenter toute facture à l'électeur allemand à l'approche du renouvellement du Bundestag. À huit mois de l'échéance, la défaite de la coalition conservatrice en Basse-Saxe ce week-end n'élargira sans doute pas l'horizon.
Le rendez-vous de lundi soir, voué au testament de Jean-Claude Juncker et aux intentions de son jeune successeur, dot éviter les sujets controversés. Officiellement, parce que l'euro «retrouve le chemin de la normalité» après trois années d'une gestion périlleuse, assure un responsable. Preuve de ce retour au calme, Christine Lagarde n'aurait même pas jugé utile de faire le voyage depuis Washington…
En privé, c'est une autre explication qui prévaut: l'Eurogroupe se trouve de facto déjà paralysé par les réticences de Berlin à présenter toute facture à l'électeur allemand à l'approche du renouvellement du Bundestag. À huit mois de l'échéance, la défaite de la coalition conservatrice en Basse-Saxe ce week-end n'élargira sans doute pas l'horizon.
Un pays soumis à une purge économique et sociale:
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Aux
urgences depuis l'été, Chypre devra attendre deux bons mois
supplémentaires pour souscrire à un plan d'aide et de redressement
évalué de 17 milliards d'euros. Le délai s'explique par le refus du
président Demetris Christofias de
tout programme d'austérité et de privatisations avant la présidentielle
du 17 février. L'accord se nouera avec son successeur, dit-on à
Bruxelles.
Le retard fait aussi l'affaire du gouvernement Merkel.
Pour aider financièrement Nicosie il faudrait un feu vert du Bundestag,
dont les élus - droite et gauche confondues - ont déjà fait savoir qu'il
est loin d'être garanti. Berlin et l'Eurogroupe devraient aussi
répondre à une question taboue soulevée outre-Atlantique, entre autres
par les services de Christine Lagarde: celle d'une réduction de la dette
avant que l'abcès chypriote n'enfièvre les marchés. Car l'endettement
chypriote, qui dépasse 80 % du PIB aujourd'hui, pourrait atteindre 200 %
du PIB une fois l'aide de l'UE accordée…
La Grèce, péniblement
renflouée en décembre, fait ressortir les mêmes dissonances.
L'Eurogroupe se félicite d'un plan d'aide qui «atteint son rythme de
croisière» et d'un gouvernement Samaras
au comportement jugé exemplaire. Le FMI, lui, s'inquiète ouvertement de
la stabilité politique d'un pays soumis à une purge économique et
sociale inédite par l'ampleur et par la durée. Il vient aussi de rouvrir
le débat sur un effacement partiel de la dette publique d'Athènes. Il
manque près de 10 milliards d'euros pour boucler le financement sur 2015
et 2016 et «c'est aux Européens qu'il revient de combler» ce trou grec,
avertit l'expert du FMI Poul Thomsen.
Le
troisième défi de l'Eurogroupe est la recapitalisation directe des
banques par le MES, fonds de secours permanent de l'euro. L'été dernier,
c'était le remède miracle pour stopper la contagion entre dettes
bancaires et dette souveraines. Sept mois plus tard, l'Irlande et
l'Espagne restent sur les rangs. Mais les Dix-Sept se déchirent sur le
rythme, les modalités de l'aide. Et plus que d'autres, Wolfgang Schäuble continue de traîner des pieds.
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