Frédéric Saint-Geours, président de la fédération de la métallurgie, soutiendra un autre candidat à latête du Medef.
Laurence Parisot voudrait porter le second mandat d'un président en exercice de trois à cinq ans.
Frédéric Saint-Geours
ne peut pas le dire explicitement mais, en indiquant que toute
modification statutaire ne doit s'appliquer «que pour l'avenir», le
président de l'UIMM oppose une fin de non-recevoir catégorique à l'envie prêtée à Laurence Parisot
de vouloir rester, grâce à une révision des statuts, deux ans de plus à
la tête du Medef. La patronne des patrons a saisi le 2 janvier, très
discrètement (les responsables de l'organisation l'ont appris en
recevant l'ordre du jour du conseil exécutif dans la nuit du vendredi
11 janvier), le comité statutaire pour lui soumettre deux propositions
de réforme. À savoir, de porter le second mandat d'un président en
exercice de trois à cinq ans. Laurence Parisot juge en effet qu'il faut
donner les mêmes chances à un candidat qui postule (mandat de 5 ans en
cas de victoire) qu'à un président sortant qui ne peut prétendre qu'à
trois ans en cas de réelection. Ensuite, elle propose de relever la
limite d'âge, aujourd'hui fixé à 65 ans, du président en poste. Laurence
Parisot a en outre demandé au comité de rendre son avis avant que le
processus électoral de sa succession ne soit enclenché.
En cas de
réponse positive, ce sera au conseil exécutif (le gouvernement du Medef,
composé de 45 membres: 22 représentants des fédérations, 12 des Medef
territoriaux et 10 personnalités qualifiées désignées par la présidente)
de décider de convoquer, ou pas, une assemblée générale pour ratifier,
dans un délai minimal de quinze jours, la réforme des statuts. Frédéric
Saint-Geours, qui est intervenu lundi au sein du conseil exécutif pour
dire ce qu'il pensait d'une modification six mois avant une élection
(programmée pour début juillet), s'y opposera si le comité répond
positivement à la demande de Laurence Parisot.
Le moment est mal choisi:
Si
la proposition est validée par le conseil exécutif, elle sera soumise
aux votes des membres lors d'une assemblée générale (le parlement du
Medef, composé de 591 membres, dont 560 votants), où une majorité des
deux tiers sera nécessaire. À elle seule, l'UIMM possède un tiers des
droits de vote et juge être en mesure de réunir au moins un autre tiers
pour recaler, si jamais la situation se présente, une modification des
statuts.
Frédéric Saint-Geours n'a pas été le seul à critiquer le
projet de réforme. Au conseil exécutif de lundi, les représentants de la
Fédération du bâtiment et de plusieurs Medef territoriaux (Rhône-Alpes
et Paca en tête) ont aussi jugé que le moment était particulièrement mal
choisi. En revanche Michel Pébereau, l'ex-président de BNP Paribas, a
apporté son soutien à Laurence Parisot.
Quoi qu'il en soit, compte
tenu des délais obligatoires de campagne électorale (de deux mois,
voire un si le conseil exécutif le décide) et de convocation d'une
assemblée (de quinze jours minimum), le comité statutaire a jusqu'à fin
mars, début avril, pour rendre une décision. Après, il sera trop tard.
La
présidente du Medef a répété vendredi qu'elle n'avait pas pris sa
décision quant à la possibilité, si elle lui était offerte, de prolonger
son mandat. «Je réfléchis toujours», a assuré Laurence Parisot. Quant
au comité statutaire, rien n'indique à cette heure dans quel sens il
répondra.
L'avis du comité statutaire:
Le comité
statutaire du Medef, qui doit rendre la décision tant attendue, veille à
l'application des statuts et émet également un avis sur les projets de
modification des statuts Il est composé de sept membres nommés par le
conseil exécutif. sur proposition de la présidentedu Medef . Y siègent
aujourd'hui cinq ex-dirigeants patronaux: François Dufaux (Syntec
informatique), Robert Mahler (industries électriques), Bernard Manhes
(commerce interentreprise), Bernard Mesuré (industries pharmaceutiques)
et son président, Georges Drouin (services). Et également deux
présidents de Medef territorial: Patrice Lombard (Lorraine) et
Hugues-Arnaud Mayer (Auvergne).Il est souverain sur ses délais
d'instruction.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire