Le futur président du Conseil supérieur de l'audiovisuel fait des télévisions locales, « importantes pour la vie démocratique », l'un de ses chantiers prioritaires.
Oui à un rapprochement, mais non à une fusion entre le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA)
et l'Arcep, le régulateur des télécoms. Pour Olivier Schrameck,
auditionné hier par les parlementaires dans le cadre de sa nomination à
la tête du CSA, la recommandation est claire: mieux vaut une
«coopération» qu'une fusion, car tout «changement structurel profond»
entraîne un «coût parfois inattendu et une lourdeur souvent inévitable».
Pour autant, il estime que «la coopération» entre le CSA et l'Arcep
a «vocation à se renforcer grandement». Car «à l'heure de la télé
connectée, le téléspectateur devient un internaute. Aussi faut-il
approfondir la corégulation». Il a ajouté qu'il envisageait aussi de
renforcer les relations «déjà substantielles» avec l'Autorité de la
concurrence, ainsi que celles, «plus ténues», avec la Commission
nationale de l'informatique et des libertés (Cnil).
La position du futur président était d'autant plus attendue que cette
question de la convergence des régulations sera au cœur de la future loi
sur l'audiovisuel prévue à la fin de l'année 2013.
Le testament de Boyon:
Mais
l'ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin a aussi donné sa feuille
de route sur les missions du CSA pendant sa mandature. L'une de ses
priorités est désormais le devenir des télévisions locales «importantes
pour la vie démocratique locale» et dont on doit assurer «l'indépendance
par rapport au pouvoir politique».
Dans le même temps, Olivier
Schrameck s'est dit désireux d'une meilleure «utilisation du spectre des
fréquences». «Il n'est pas bon que l'audience de la télévision se
fragmente trop, autant pour des questions économiques que de cohérence
nationale», a-t-il affirmé. Une allusion directe à l'arrivée des six
dernières nouvelles chaînes de la TNT en décembre 2012.
C'était une initiative de son prédécesseur, Michel Boyon.
Or, ce dernier a rédigé à l'usage de son successeur et des
parlementaires une série de propositions pour modifier la loi
audiovisuelle. Dans ce document, il propose notamment de «donner au CSA
la possibilité de ne pas lancer ou de différer le lancement d'appel à
candidatures pour des motifs économiques et/ou techniques». En clair, il
fait modifier la loi pour éviter d'être obligé de créer de nouvelles
chaînes! Michel Boyon propose aussi d'autoriser plus largement
l'ouverture du capital d'une chaîne de la TNT payante à un investisseur
non européen. Cela permettrait à l'américain Discovery de prendre plus
de 20 % du capital d'Eurosport France,
filiale du groupe TF1. Olivier Schrameck ne s'est pas prononcé sur
cette question. Il s'est montré, en revanche, favorable au développement
de la radio numérique terrestre pour les zones les moins bien
desservies par les radios analogiques.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire