À Bure, dans le nord-est de la France, une galerie laboratoire a été creusée à 500 mètres sous terre afin de tester l'étanchéité de l'argile.
Les longues descentes de cinq minutes dans l'étroit ascenseur orange
jusqu'à 490 mètres sous la surface, Agnès Vinsot ne les compte plus.
Cette géochimiste de l'Andra travaille au laboratoire souterrain de Bure
depuis les premiers coups de pioche en 2000. Quelque 1,5 kilomètre de
galeries ont été creusées au cœur d'une couche d'argile grise (le
callovo-oxfordien), épaisse de 120 mètres, pour éprouver son étanchéité.
Car, au fil du temps, l'eau et l'oxygène dégraderont l'acier et le béton renfermant les déchets radioactifs métalliques ou vitrifiés. L'argile sera alors l'ultime barrière protégeant les nappes d'eau, voire la surface, des particules radioactives.
Dûment casquée et équipée de son masque à oxygène en cas d'incendie, Agnès Vinsot arpente les galeries bétonnées parcourues de gros boas flexibles assurant la ventilation et contrôle des ordinateurs enfermés dans des armoires.
Car, au fil du temps, l'eau et l'oxygène dégraderont l'acier et le béton renfermant les déchets radioactifs métalliques ou vitrifiés. L'argile sera alors l'ultime barrière protégeant les nappes d'eau, voire la surface, des particules radioactives.
Dûment casquée et équipée de son masque à oxygène en cas d'incendie, Agnès Vinsot arpente les galeries bétonnées parcourues de gros boas flexibles assurant la ventilation et contrôle des ordinateurs enfermés dans des armoires.
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9000 capteurs:
Environ
9000 capteurs ont été posés partout dans la roche et transmettent des
mesures de pression, de température, de position, toutes les vingt
secondes. Ingénieurs et chercheurs présents 24 heures sur 24 mènent de
front des expériences scientifiques et des tests techniques de
creusement, de dimensionnement des alvéoles qui renfermeront les déchets
ou encore de scellement.
L'injection de radioéléments liquides pratiquée depuis 2004 permet à l'Andra
d'affirmer qu'il faudra des dizaines de milliers d'années pour que les
radionucléides les plus mobiles migrent jusqu'à la limite de la couche
d'argile. Agnès Vinsot et ses collègues préparent une «manip» qui
consiste à faire chauffer l'argile avec des résistances au fond d'une
alvéole, un boyau long de 100 m. Il s'agit de simuler l'effet des colis
radioactifs qui dégageront la chaleur d'un radiateur de 2000 MW et
jusqu'à 90 °C lorsqu'ils seront enfouis.
Depuis 1991 et les
premiers sondages, 1,5 milliard d'euros ont déjà été consacrés au site.
«Quand Cigéo démarrera, à quelques kilomètres du laboratoire, observe
Agnès Vinsot, nous aurons vingt ans d'expérience derrière nous sur le
comportement de la roche.» Et une accumulation d'arguments
scientifiques, espère l'Andra, pour démontrer la sûreté de la future
décharge nucléaire, à 500 mètres sous terre.
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