Les syndicats se font à l'idée de limiter durant cinq ans la hausse des pensions afin de sauver les régimes des cadres (Agirc) et des salariés (Arrco). Le patronat accepte en échange de relever les cotisations.
Un pas d'un côté, un pas de l'autre. Sur le dossier des complémentaires retraites, des syndicats et le patronat ont rapproché leurs positions lors d'une nouvelle séance de négociations mercredi. Cela reste toutefois insuffisant pour trouver un terrain d'accord. Le temps presse: les deux régimes Agirc (pour les cadres) et Arrco (pour les salariés) rognent sur leurs réserves, qu'ils auront épuisé d'ici cinq à sept ans.
-->
Dans ces conditions, la CFDT, FO, la CFTC et la CGC semblent se faire à l'idée, proposée par le patronat, que les pensions ne suivent plus l'inflation pendant quelques années. Il leur est ainsi proposé une sous-indexation des retraites complémentaires d'un point par rapport à l'inflation,
durant cinq ans (avec une limite: si l'inflation était inférieure à 1%,
les pensions resteraient stables mais ne baisseraient pas). La position
patronale de départ était d'aller jusqu'à 1,5 point en-dessous de
l'infaltion. En outre, un point de la situation à mi-parcours, en 2015,
serait dresser pour desserrer l'étau si les finances des régimes
s'amélioraient. La CFDT veut toutefois que les plus basses retraites
soient exemptées de cette cure de rigueur. «Nous sommes d'accord pour
des mesures temporaires, mais il faut protéger les plus faibles»,
argumente Jean-Louis Malys, «M. retraite» de la CFDT.
Cet effort
ne doit pas aller sans contrepartie du côté des employeurs, plaident les
représentants des salariés. Les cinq organisations syndicales présentes
à la table des négociations se sont mises d'accord sur un point - et un
seul -: il faut augmenter les cotisations. «Retraités et salariés ne
doivent pas porter tout l'effort de redressement des régimes
complémentaires», plaide Eric Aubin, négociateur pour la CGT.
Le
patronat a fait un pas dans la direction des syndicats, acceptant le
principe de cotiser plus. «Nous proposons une hausse progressive et
conditionnée du taux d'appel de 125% à 130%», a expliqué Jean-François
Pilliard, négociateur pour le patronat. Cette mesure technique signifie
qu'employeurs et salariés cotiseraient plus, sans que cela ne crée de
droits supplémentaires à la retraite. Un point de taux d'appel
supplémentaire rapporte 500 millions d'euros, qui servirait donc
exclusivement à redresser les finances de l'Agirc et de l'Arrco.
«La
négociation a pris un tournant capital», a commenté Jean-François
Pilliard, en rappelant que «les délais sont contraints: nous devons les
clore à la mi-mars». Sinon, une revalorisation automatique des pensions
surviendra au 1er avril avec un surcoût de 1,2 milliards d'euros pour le
système, qui ne peut plus le supporter sans sombrer.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire