Selon un sondage CSA, 60% des Français se résignent à la mesure… même s'ils espèrent y échapper pour eux-mêmes.
C'est peut-être la prise de conscience qu'il fallait pour François
Hollande… Selon une étude Cecop-CSA réalisée pour le Cercle des
épargnants, deux Français sur trois se disent inquiets pour leur retraite.
Une hausse de dix points depuis 2011. Mais surtout les esprits ont
évolué. Alors que 30 % des Français jugeaient «nécessaire» il y a trois
ans de reculer jusqu'à 65 ans à terme l'âge légal de départ, 60 % en
sont désormais convaincus. Une courte majorité à gauche (52 %) y est
même favorable - c'est dire l'évolution qu'il y a eue sur le sujet. Par
ailleurs, les deux tiers des salariés de plus de 50 ans sont en faveur
de cette réforme. «Comme cette nécessité est proposée à dix ans,
beaucoup pensent y échapper», nuancent les auteurs de l'étude.
Le
recul de l'âge légal est en tout cas la mesure - avec un autre calcul
des pensions sur l'ensemble de la carrière (et non sur les vingt-cinq
meilleures années dans le privé ou les six derniers mois dans la
fonction publique) - jugée comme la plus «acceptable» par une majorité.
Elle plaît plus qu'un passage à 43 ans de cotisation (41,5 ans
aujourd'hui) pour bénéficier d'une retraite à taux plein et que la prise
en compte de l'espérance de vie (qui désavantagerait les femmes) dans
les calculs. Sont écartées une nouvelle hausse des cotisations et
surtout la baisse des pensions.
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«Tout est ouvert»:
La réforme des retraites
est un des enjeux de 2013, le besoin de financement ayant été estimé en
décembre à l'horizon 2020 à 25 milliards. Une commission ad hoc, d'une
dizaine de sages, sera installée dans la deuxième quinzaine de février
pour faire des recommandations avant fin juin. Ses travaux serviront de
base à la concertation que lancera le gouvernement lors de la conférence
sociale de juillet.
«Tout est ouvert, indique-t-on à Matignon. Il
y aura une réforme paramétrique pour rééquilibrer les régimes et on
posera peut-être les bases d'une réforme systémique à terme.» Najat Vallaud-Belkacem,
la porte-parole du gouvernement qui avait certifié il y a huit jours
que le passage à un régime par points suffirait, risque donc d'être
désavouée. «Elle a parlé un peu vite», confirme un proche du premier
ministre, persuadé qu'une désindexation des pensions, à laquelle
réfléchit Jérôme Cahuzac, le ministre du Budget, ne suffira pas non plus.
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