Les 204 sportifs porte-drapeaux de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Londres 2012 porteront des baudriers fabriqués par Maroquinor. Un succès “Made in Ardèche” pour cette petite maroquinerie d’Annonay qui compte seulement cinq salariés.
L’endroit est modeste, encombré de peaux, de fils, de machines et de prototypes. Au fond, dans l’atelier, des petites mains agiles répètent les mêmes gestes inlassablement.
Quand on entre dans les locaux de Maroquinor à Annonay, on sent comme un parfum d’affaire familiale, conviviale et humaniste. Alain Rouvière nous accueille à l’entrée de l’atelier. “Mais ne faites pas attention au “gourbi”, » prévient d’emblée l’alerte patron qui vient de fêter ses 80 ans le 26 avril dernier. De mystère de longévité d’un homme et de son entreprise il n’y en a pas. Ce joyeux désordre dissimule en fait une recherche intelligente de la productivité et de la qualité, et une organisation serrée. Ajoutez à cela une réputation qui n’est plus à faire depuis de nombreuses années. Voilà comment Maroquinor, petite entreprise annonéenne, a décroché le marché des 250 baudriers porte-drapeaux qui prendront dans quelques jours la direction de Londres où se déroulent les Jeux Olympiques de 2012 après une halte chez Doublet, distributeur officiel des drapeaux. “Je travaille avec cette entreprise du Nord depuis plusieurs années. Au mois de mars dernier, répondant à un appel d’offres de l’organisation des JO, ils m’ont demandé de leur confectionner ces baudriers en cuir blanc. Un cuir qui vient d’une tannerie d’Espagne. Les baudriers, on en confectionne plus de 40 par mois, c’est une de nos principales activités donc cela n’a pas provoqué un grand chamboulement au sein de l’entreprise”.
Plus habituée à réaliser des étuis de boules en cuir pour la maison Obut et Intégrale “dont nous avons le marché depuis 1981 et qui représente environ deux millions de pièces fabriquées dans nos ateliers depuis plus de 30 ans. Nous réalisons également des étuis - toujours en cuir - de caméras et de jumelles pour l’armée française et des baudriers pour les anciens combattants. Mais c’est la première fois que nous avons une demande pour un événement sportif de cette importance”.
