La croissance pourrait être quasi nulle au troisième trimestre, selon la société d'études PMI Markit.
Les chefs d'entreprises français sont-ils déjà inquiets d'éventuelles
répercussions que pourrait causer la crise de la dette européenne?
C'est ce que l'on pourrait penser, à la lecture de l'indice PMI
manufacturier - qui résume l'état de l'activité dans le secteur privé -
publié mercredi par Markit. De fait, celui-ci se replie de 54,9 en juin à
52,8 en juillet, indique l'étude, qui souligne qu'«il recule ainsi pour
le troisième mois consécutif et affiche son plus bas niveau depuis août
2009».
Mais c'est en réalité un ralentissement bien concret qui
tourmente les industriels, comme les professionnels des services. Car
cet affaiblissement de l'activité tient à «un nouveau ralentissement de
la croissance des nouvelles affaires reçues par les entreprises».
Jamais, depuis 23 mois, ils n'ont conclu aussi peu de nouveaux contrats!
Pour les entreprises interrogées, cette tendance provient d'une
«demande moins soutenue» sur les marchés et d'un «faible» niveau
d'activité chez leurs clients. Les industriels signalent une baisse de
leur production pour la première fois depuis plus de 2 ans.
«Le
repli brutal de l'indice observé depuis le pic d'avril marque un brusque
retournement de tendance par rapport au très bon départ pris par le
secteur privé français en début d'année», souligne Jack Kennedy,
économiste à Markit.
Pour l'instant, l'emploi ne semble pas
encore pâtir de ce regain de pessimisme: sa hausse s'est accélérée
légèrement en juillet. Mais elle est surtout soutenue par le secteur des
services, qui recrute pour répondre aux affaires en cours, alors que
les créations d'emplois ont ralenti chez les fabricants.
Le
ralentissement français ne fait pas figure d'exception: Markit souligne
que l'activité dans la zone euro a aussi ralenti en juillet à son plus
faible rythme en près de deux ans. Pas de quoi se rassurer: «s'il se
maintenait à un niveau similaire tout au long du troisième trimestre,
l'indice Composite PMI se révélerait conforme à un taux de croissance
trimestriel du PIB proche de la stagnation» en France, prévient Jack
Kennedy. Un chiffre très éloigné de ce que l'Insee prévoit, avec une
troisième trimestre très correct (0,5%) - et un scénario qui remettrait
dangereusement en cause celui du gouvernement, très optimiste sur ses
chances d'atteindre 2% de croissance cette année.
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