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jeudi 21 juillet 2011

Le commerce mondial plus dynamique que la croissance.


Les exportations ont progressé l'an dernier de 14,5%. L'OMC note une augmentation des accords préférentiels.
Alors que le PIB (produit intérieur brut) mondial a progressé de 3,6% l'an dernier, les exportations de marchandises ont augmenté en volume de 14,5% et les importations de 13,5%. En d'autres termes, le commerce mondial a pratiquement évolué quatre fois plus vite que le PIB, relève le rapport annuel de l'OMC (organisation mondiale du commerce) publié hier à Genève.
En matière d'exportations, la croissance est la plus forte en Asie (15%) et en Amérique du Nord (23,1%), mais en terme d'importations, c'est l'Amérique du Sud qui vient en tête (22,7%). Et, en ce qui concerne l'Asie, la Chine et le Japon tirent les expéditions de marchandises dans le reste du monde, avec une hausse de 28% pour l'un comme pour l'autre.
L'Organisation mondiale du commerce ne peut que s'en féliciter. Mais elle note aussi une augmentation constante des accords préférentiels (accords bilatéraux) passés dans le monde. Ils sont environ au nombre de 300 aujourd'hui. Ils ont été multipliés par quatre au cours des vingt dernières années. Ils commencent à l'inquiéter.
Cela pose, juge Pascal Lamy, directeur général de l'organisation «des questions cruciales quant à l'orientation et à la portée de l'OMC et à la valeur que les gouvernements attachent aux relations commerciales mondiales». En réalité, pour les uns l'importance croissante de ces accords sont le signe de la faillite du multilatéralisme, tandis que pour les autres, ils sont des compléments régionaux utiles.

Le cycle de Doha s'enlise:

Le rapport, lui, coupe la poire en deux. Il estime que «les approches régionales et multilatérales de la coopération commerciale ne sont pas nécessairement incompatibles mais ne peuvent pas non plus être considérées simplement comme des substituts». Simple querelle de chapelles? Non.
Car, dans le même temps, l'aide internationale pour aider les pays les moins avancés à s'intégrer dans le commerce international a continué de progresser l'an dernier, note l'OMC.
Face aux problèmes budgétaires que rencontrent les principaux bailleurs de fonds, États-Unis, Union européenne, Japon, les pays émergents vont certes devoir s'impliquer davantage. En Asie, «le commerce est un outil pour gérer la croissance et réduire la pauvreté», rappelait récemment Haruhiko Kuroda, président de la Banque asiatique de développement (BAD).
Mais ces pays les moins avancés commencent eux aussi à alimenter une polémique. Si l'OMC veut trouver, comme elle s'y est engagée en mai, un accord de libéralisation avec ces derniers d'ici à la fin décembre, le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, accuse le projet d'être «défaitiste».
À ses yeux un tel accord serait un mini-Doha qui enterrerait le vrai. C'est-à-dire les vastes négociations de libéralisation du commerce international lancées en 2001 dans la capitale du Qatar qui n'en finissent pas de s'enliser dans les bagarres entre pays occidentaux et pays émergents. Enlisement, qui favorise la prolifération des accords préférentiels.
Les experts de l'OMC espèrent trancher lors de leur prochaine conférence ministérielle, en décembre.

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