François Baroin a succédé à Christine Lagarde, nommée directrice générale du Fonds Monétaire Internationnal.
Our site: - En début de semaine, vous avez participé à la
réunion de l'Eurogroupe et de l'Ecofin, les décisions qui ont été prises
sont-elles suffisantes pour arrêter la crise?
François Baroin: - Le message que l'Eurogroupe a adressé cette semaine est un message fort. Les ministres des finances de la zone euro
ont réaffirmé leur engagement absolu à sauvegarder la stabilité
financière de la zone. Les outils dont nous disposons -je pense bien sûr
au Fonds européen de stabilité financière- vont être d'utilisation plus
souple et seront moins coûteux pour les pays bénéficiaires. Nous avons
également rappelé notre engagement à conclure dans les plus brefs délais
un programme qui couvre les besoins de financement de la Grèce pour
trois ans.
Grèce, Portugal, Italie, la France est pour
le moment à l'abri de cette crise. Craignez-vous une contagion qui
touche notre pays?
Grâce aux réformes conduites et à la maîtrise des finances publiques que nous poursuivons avec détermination, la France, comme l'Allemagne, a la confiance des investisseurs sur nos titres souverains jugés les plus sûrs. La France est en effet l'un des sept pays de la zone euro bénéficiant de la notation la plus élevée. Ce phénomène baisse le coût auquel emprunte la France. Bien entendu, nous ne pouvons nous satisfaire des perturbations que connaissent les marchés depuis plusieurs jours.
Quelles seront les marges de manoeuvre des candidats à la présidentielle soumis à la surveillance des agences de notation?
Il
n'y a pas de doute que certains projets sont totalement hors du temps,
dépassés. Pour celui du PS, je serai même tenté de dire, qu'il est usé,
fatigué, pour paraphraser un de leur ancien candidat. Il est irréaliste,
pour ne pas dire plus, en 2012, de proposer la création de plusieurs
centaines de milliers d'emplois publics. Il est irresponsable au regard
de la préservation de notre croissance de proposer un choc fiscal
d'augmentation de 50 milliards d'euros d'impôts.
Bertrand Delanoë suggère un impôt exceptionnel sur les hauts revenus pour désendetter l'Etat...
Nous
sommes totalement opposés à la création d'une tranche supérieure
marginale de l'impôt sur le revenu. Dans le cadre de la réforme fiscale
que j'ai portée nous avons écarté cette hypothèse. Un groupe de travail
va se constituer dans les prochains jours pour mettre en place, dans le
projet de loi de finances de 2012, une contribution sur les revenus
exceptionnels ou extravagants comme l'a dit le Premier ministre. C'est
une grande différence avec un impôt exceptionnel sur les revenus voulu
par les socialistes. Ce n'est pas le même projet politique.
La loi de finances prévoit 3 milliards d'économie sur les niches fiscales. Cela sera suffisant?
Je
le répète, nos objectifs en matière de déficit public sont intangibles
et constituent la colonne vertébrale de la construction budgétaire. Il
est très probable que nous devrons aller, dans le cadre de la loi de
finances 2012, au-delà des trois milliards de réduction de niches
prévus. A quel niveau devrons-nous nous arrêter. Il est encore un peu
tôt pour le dire mais c'est ce vers quoi nous nous orientons.
Martine Aubry accuse l'Elysée de propager les rumeurs sur sa vie privée...
Comme
sa candidature à l'élection présidentielle est passée un peu inaperçue,
pour donner du relief à sa trajectoire, elle cible l'Elysée et l'UMP.
C'est un peu dérisoire.
C'est un signe de faiblesse?
Si
on additionne le silence important qui a suivi l'annonce de sa
candidature, ce sentiment d'inaperçu, le projet socialiste, et
maintenant cette actualité sur des rumeurs, je ne trouve pas que ce soit
à la hauteur des enjeux que la France va traverser l'année prochaine.
Comment convaincre Jean-Louis Borloo de ne pas être candidat en 2012?
C'est
très difficile d'expliquer qu'on est plus fort en étant divisés qu'en
étant unis! Il est très difficile d'expliquer qu'on a participé aux
affaires du pays pendant si longtemps et porter un projet alternatif. En
conséquence je pense qu'il sera très difficile de trouver un espace
utile à la majorité présidentielle alors que la période électorale
nécessitera de rassembler l'ensemble des forces actuelles au sein de la
majorité au service de Nicolas Sarkozy.
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