Sur les six premiers mois de l'année, la Banque centrale européenne, via les 17 banques centrales nationales de la zone euro, a retiré de la circulation quelque 296.000 faux billets en euros. Un chiffre enbaisse de 18,8%. Comme d'habitude, ce sont les coupures de 20 et 50 euros qui ont été les plus copiées, avec respectivement 43 et 36% de billets contrefaits détectés. Ainsi, la probabilité d'avoir un jour en main un faux billet est infime, puisqu'actuellement, 15 milliards de billets en euros circulent dans le monde dont 13 milliards dans les mains de 330 millions d'Européens.
Comment reconnaître un faux billet ? «D'abord on le touche : le billet doit être ferme et craquer quand on le plie, et certaines inscriptions en relief sont palpables. Ensuite on le regarde : on repère le traditionnel filigrane, le fil noir de sécurité, on détecte certains signes de sécurité par transparence, etc. Et puis on incline : la bande ou la pastille holographique argentée fait alterner la valeur faciale et le signe €», explique François de Coustin, directeur de la communication de la Banque de France, précisant qu'il y a huit signes de sécurité reconnaissables d'emblée, puis une autre série de signes visibles avec une lumière ultraviolette, dont les commerçants disposent souvent, et enfin d'autres signes que seule la Banque centrale européenne et ses filiales peuvent détecter. En tout, il y en a 63 ! (Voir la présentation interactive des signes de sécurités par la BCE)
La BCE veille constamment à maintenir son avance technologique sur les faussaires, qui eux, risquent trente ans de réclusion criminelle et de 450.000 euros d'amende. La Banque de France, toujours partie civile, ne réclame qu'un euro symbolique de dommages et intérêts. Au sein de l'Eurosystème, des travaux sont en cours pour mettre en place une deuxième série de billets en euros, dont le thème ressemblera à l'actuel (voir encadré).
Un billet abîmé, déchiré, même calciné n'est pas perdu:
Détrompez-vous si vous croyez que le billet que vous venez de passer à la machine, ou que votre enfant a déchiré, ne vaut plus rien. Certes, il peut légitimement être refusé par votre commerçant, mais la Banque de France, elle pourra vous les remplacer. Dans les cas extrêmes - billets sales, brûlés, calcinés, mutilés, mouillés, ramollis, collés, etc. - il est toujours possible d'être «remboursé», mais moyennant une commission de 20%.François de Coustin, à l'occasion de l'exposition Euro : l'expo à la Cité des sciences et de l'industrie à la Villette (Paris XXe) jusqu'au 4 septembre - qui revient de manière ludique sur l'histoire de l'euro, sa fabrication, les signes de sécurité des billets, etc. -, raconte les mésaventures de certaines personnes qui ont brûlé leurs billets, assure que les pièces du Vatican, de Monaco ou encore de Saint-Marin (Italie) devraient être conservées car elles sont rares... et donc précieuses, mais avertit en revanche que collectionner les billets en francs (date d'échange limite, le 17 février 2012) ne promet aucun profit : «ils ne vaudront strictement plus rien ensuite».
Du coton à la circulation de masse:
• Comment fabrique-t-on un billet ?
Pour
fabriquer le papier, on blanchit les fibres de coton (un billet est
uniquement fait de coton) dans un bain d'eau à forte pression et à haute
température. La pâte à papier ainsi obtenue passe ensuite à travers une
machine à papier. Pour obtenir le papier spécial, appelé papier
fiduciaire, propre aux billets de banque, on incorpore dans le papier
certains signes de sécurité, tels que le filigrane ou le fil de
sécurité.
• Où fabrique-t-on les billets ?
En Europe, le
papier papier fiduciaire est fourni aux quatorze imprimeries hautement
sécurisées qui impriment les billets en euros au sein de l'Union
européenne. En France, depuis 1915, les billets ne sont plus fabriqués à
Biercy, en Seine-et-Marne, mais à Chamalières (imprimerie) en Auvergne -
rien à voir avec Valérie Giscard d'Estaing, qui devenu ministre des
Finances de 1962 à 1966 -, et à Vic-le-Comte (papèterie). Un an plus
tôt, le site parisien avait été brièvement occupé par les Allemands,
d'où la décision de délocaliser «le coffre-fort» vers une région moins
exposée.
• Combien de billets sont fabriqués en France ?
En
2010, 2,45 milliards de billets ont été livrés par la Fabrication des
billest, dont 1738 milliard d'euros, des banques centrales hors zone
euro commandant à la France des billets. Ainsi, chaque jour, ce sont
quelques 6,7 millions de billets qui naissent en Auvergne.
• Où vont les billets ensuite ?
Une fois fabriqués, les billets sont acheminés vers les succursales de la Banque de France dotées de caisses.
Puis les transporteurs (Brinks, etc.) viennent les récupérer pour
approvisionner les banques, qui, elles, remplissent leurs distributeurs,
ou encore la grande distribution, qui brasse chaque jour des quantités
astronomiques d'argent liquide, et les commerçants.
• Combien de temps dure un billet ?
Les
billets circulent ainsi de mains en mains, et reviennent ainsi
régulièrement à la Banque de France, qui trie d'emblée tous les billets,
pour ne remettre en circulation que des billets sûrs et en bon état.
Pour ce faire, des machines de tri à grande vitesse sont utilisées, pour
vérifier en une fraction de seconde l'authenticité des billets. Les
billets impropres à la circulation sont immédiatement détruits puis
remplacés. Au final ,e moyenne, la durée de vie moyenne d'un billet de 5
euros est de quatorze mois et celle d'un billet de 50 euros de trois
ans et demi.• Quelques règles à connaître :
- Un commerçant a le droit de refuser un billet qui lui semble suspect
- Un commerçant peut refuser d'encaisser plus de 50 pièces en un seul paiement
- Un commerçant a le droit de refuser un gros billet pour un petit achat : le client est tenu de faire l'appoint
- Un commerçant n'a pas le droit d'afficher qu'il refuse les billets de 100, 200 et 500 euros : le fait de refuser un billet ayant cours légal est puni par le Code pénal
- Si j'imprime ou scanne un billet, je suis hors-la-loi.
Le design des billets et des pièces:
•
Les billets européens continennent tous un monument et un pont. Mais,
si certains dessins ressemblent farouchement à un site connu, aucun
n'existe réellement. C'est en décembre 1996 que s'est achevé le concours
européen pour les maquettes des billets en euro, et qui a été remporté
par Robert Kalina, graphiste de la Banque nationale d'Autriche. Le
gaphisme s'inspire des styles architecturaux caractéristiques de sept
périodes de l'histoire de la culture européenne : le classique pour les
billets de 5 euros, le roman pour ceux de 10 euros, le gothique pour
20euros, la Renaissance pour les 50 euros, le baroque et le rococo pour
les 100 euros, le verre et l'acier pour les 200 euros, et l'architecture
du XXe siècle pour les 500 euros.• Du côté des pièces, l'idée était qu'elles aient une face européenne commune (pile) et des face nationales différentes (face). Un concours européen fut alors organisé pour choisir la série des faces communes. Le lauréat en fut Luc Luycx, graphiste à la Monnaie royale de Belgique. Et au final, les 17 pays de la zone euro voient circuler quelque 136 pièces différentes. Le choix des faces nationales s'est fait différemment dans chaque pays. Ainsi, en Italie, les thèmes ont été sélectionnés par les téléspectateurs de la chaîne italienne RAI. Dans les monarchies, les effigies des souverains ont été le plus souvent représentées.
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