La Société générale apparaît comme la moins bien placée parmi ses compatriotes et c'est le Crédit agricole qui affiche la meilleure solvabiolité de ses pairs.
Les quatre grandes banques françaises soumises à l'examen européen
l'ont passé sans difficulté. Alors que l'Autorité bancaire européenne
avait fixé la barre à 5 %, la Société générale
apparaît comme la moins bien placée parmi ses compatriotes, avec un
ratio de fonds propres durs de 6,6 % fin 2012, après prise en compte
d'une forte dégradation économique. La banque estime d'ailleurs avoir
encore une marge d'amélioration de 0,9 %, non prise en compte par le
superviseur européen. BPCE arrive ensuite avec un ratio de 6,8 %, puis BNP Paribas avec 7,9 % et enfin le Crédit agricole, qui affiche la meilleure solvabilité de ses pairs avec 8,5 %. Comme l'an dernier, le Crédit mutuel n'a pas été scruté.
Au
total, les établissements dont les bilans ont été passés à la
moulinette captent 80 % des actifs bancaires en France, contre 65 % pour
l'exercice à l'échelle européenne. De son côté, le belgo-français Dexia a bien été testé et ressort avec un ratio de fonds propres durs de 10,4 % à l'issue de la simulation.
Des provisions massives :En
agrégé, les quatre grandes banques françaises affichent aux termes de
deux années théoriques de stress intenses un ratio de fonds propres durs
de 7,5 %, en baisse de 0,9 point par rapport à la fin de 2010. Ce
niveau reste, toutefois, très supérieur aux 5 % requis, mais en dessous
de la moyenne européenne de 7,7 %. Il faut dire que 159 milliards
d'euros de capitaux publics, soit 14 % des fonds propres des banques
européennes, continuent à bénéficier aux acteurs bancaires en Allemagne,
en Irlande ou en Grande-Bretagne. À l'inverse, toutes les banques
françaises, BPCE étant la dernière en date, ont remboursé les avances que l'État leur avait consenties durant la crise.
Les
bilans des banques françaises ont été soumis à des hypothèses
économiques très dégradées : 0,6 % de croissance cumulée en France
en 2011 et 2012, contre une prévision de 3,4 % dans le scénario de base
ou encore un taux de chômage dérapant à 9,8 % en 2012, contre 9,2 %.
Dans le même temps, une baisse des actions, des obligations, mais
également un plongeon historique de 20 % du marché immobilier en France
sont simulés.
Ces chocs provoquent trois types de désagrément aux
banques, à la fois au numérateur et au dénominateur du ratio de fonds
propres durs.
Premier impact et le plus massif, ce scénario
entraîne une montée de l'insolvabilité des ménages et des entreprises.
Selon l'Autorité de contrôle prudentiel, les quatre mousquetaires
bancaires auraient à acquitter dans un tel cadre un coût du risque
(provisions et pertes) de 50,7 milliards d'euros en deux ans sur leurs
portefeuilles de crédits. En 2010, dans la réalité donc, ce chiffre
était de 16,8 milliards d'euros.
Deuxième conséquence : les
banques enregistreraient bien sûr des pertes sur leurs activités de
marchés, à hauteur de 12,3 milliards d'euros (dont 1,5 milliard sur
leurs portefeuilles de titres souverains). Autant d'éléments qui
diminuent leurs profits des banques françaises, et donc le montant de
leur fonds propres.
Le troisième impact, lui, concerne le
dénominateur. Compte tenu de la montée des risques, les actifs pondérés
augmentent de 17 %. Pour les besoins du test, en effet, il a été
considéré que les banques ne réduisaient pas leurs engagements pour
s'adapter au nouvel environnement. Du coup, elles se prennent de plein
fouet l'affaiblissement de leurs contreparties.
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