Ce plan de près de 48 milliards d'euros a été voté par la Chambre des députés. Le président de la République de la péninsule a parlé de «miracle» compte tenu de la rapidité avec laquelle il a été adopté.
Le Parlement italien a donné vendredi son feu vert définitif à un
plan d'austérité renforcé devant mettre le pays à l'abri de la crise de
la dette et de l'attaque des marchés qui attendent les résultats des tests de résistance subis par 91 banques européennes.
Après avoir été adopté au pas de charge jeudi par le Sénat,
ce plan d'austérité de près de 48 milliards d'euros a été voté de
manière définitive dans l'après-midi par la Chambre des députés avec 316
voix pour, 284 contre et deux abstentions, une rapidité inédite dans
l'histoire de l'Italie, et faisant évoquer un «miracle» au président de
la République l'ex-communiste Giorgio Napolitano.
L'Italie, attaquée par les marchés
depuis une semaine, se devait d'accélérer l'adoption de ce plan car une
propagation de la crise de la dette au pays pourrait mettre à genoux
toute la zone euro dont la Péninsule est la troisième économie.
Tempête de protestations à l'intérieur du pays :Le
plan d'austérité a cependant soulevé une tempête de protestations à
l'intérieur du pays.»Ce plan est l'énième cochonnerie, il frappe les
gens pauvres», a dénoncé vendredi dans une interview au Corriere della
Sera Antonio Martino, ancien ministre de la Défense de Silvio
Berlusconi. La présidente de l'organisation patronale Confindustria,
Emma Marcegaglia, a pour sa part dénoncé un plan «fondé en substance sur
une hausse des impôts».
L'Italie est prise pour cible par les
marchés en raison de son énorme dette publique de 1900 milliards
d'euros, représentant environ 120% du PIB, ce qui fait dangereusement
grimper le coût de l'emprunt pour ce pays. Parmi les mesures destinées à
réduire le déficit figurent le lancement d'un plan de privatisations en
2013, l'introduction d'un ticket modérateur, le gel des salaires et des
embauches des fonctionnaires, une sévère réduction des déductions
fiscales et des dotations des collectivités locales, ainsi que des
conditions plus sévères pour les retraites. La Banque d'Italie, qui a
relevé légèrement ses prévisions de croissance pour 2011, de 0,9% à 1%, a
estimé qu'une poursuite de la crise de la dette aurait un «coût
considérable».
La très grosse dette publique reste le point le
plus vulnérable de l'économie italienne, particulièrement dans ce climat
de forte incertitude et de crainte des marchés», a souligné dans une
interview à La Repubblica le commissaire européen aux Affaires
économiques, Olli Rehn.
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