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mercredi 20 juillet 2011

Nouveau retard de deux ans pour l'EPR de Flamanville.


Le chantier du réacteur nucléaire EPR à Flamanville.
Le chantier du réacteur nucléaire EPR à Flamanville.
 
 EDF a annoncé un surcoût du chantier du réacteur dont le devis total s'élève à présent à 6 milliards d'euros.
 
Deux ans de retard supplémentaires et un surcoût d'environ 1 milliard d'euros pour le réacteur nucléaire EPR en chantier à Flamanville. C'est ce qu'a annoncé mercredi Hervé Machenaud, directeur exécutif d'EDF chargé de la production. Le devis du premier réacteur de troisième génération construit en France s'élève désormais à 6 milliards d'euros, contre 3,3 milliards au départ.
L'accident mortel survenu le 24 janvier sur le chantier l'a paralysé pendant neuf semaines, le temps de l'enquête. Mais il a entraîné un retard estimé par EDF à cinq mois, en raison de la mise en place de nouvelles procédures de sécurité. Les intempéries ont allongé le calendrier de deux mois supplémentaires. Il s'agit de deux exemples de retard parmi d'autres, examinés lors d'une «revue d'avancement» qui a réuni le 11 juillet les neuf principales entreprises impliquées sur ce chantier hors norme.

Le nouveau calendrier anticipe aussi les modifications éventuelles que pourrait demander l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) à l'issue des audits en cours pour tirer les leçons de Fukushima. Tout en reconnaissant avoir «pris des engagements qu'on n'a pas tenus», Hervé Machenaud relativise en rappelant que Flamanville est une tête de série et que la durée moyenne des chantiers des 24 réacteurs français de 1300 MW a été de huit ans. Celle désormais prévue pour l'EPR.

690 fournisseurs :

Pour annoncer la nouvelle à la presse, Hervé Machenaud, était flanqué de Claude Jaouen, qui vient d'être nommé directeur d'Areva chargé des réacteurs et services, et de Philippe Bonnave, directeur général délégué de Bouygues. Une manière d'affirmer collectivement la reprise de la «maîtrise du chantier» et la «promesse d'un succès commun».
Outre les aléas conjoncturels, la complexité d'un chantier mobilisant 690 fournisseurs a été sous-évaluée. Bouygues avait ainsi initialement prévu 4 millions d'heures de travail pour le génie civil; il lui en faudra 15 millions. L'EPR, d'une puissance de 1650 MW et aux normes de sûreté inégalées, requiert 1,6 fois plus de béton et 4 fois plus de ferraillage qu'un réacteur de la génération précédente.
Il y a un peu moins d'un an, en présentant ses résultats semestriels, EDF avait déjà annoncé un glissement de deux ans et un surcoût de 1,7 milliard d'euros. EDF espère désormais produire les premiers kilowattheures de Flamanville 3 en 2016.
Le prototype de l'EPR, en chantier en Finlande depuis 2006 sous la maîtrise d'œuvre d'Areva, a également vu son calendrier déraper. Devis actuel : plus de 6 milliards d'euros. En revanche, les deux EPR en chantier en Chine, démarrés deux ans après le chantier normand, bénéficient du retour d'expérience des deux têtes de série et n'accusent pas de retard.

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