Les patrons d'Alcatel-Lucent, Deutsche Telekom et Vivendi ont remis leurs suggestions à Bruxelles.
Dans le futur, la qualité du service pour accéder à l'Internet à très
haut débit pourrait être payée par les consommateurs et les géants de
l'Internet, comme Google et Facebook.
Les opérateurs de télécoms devraient ainsi mieux rentabiliser des
investissements considérables à réaliser pour connecter au moins la
moitié des Européens au très haut débit (100 Mbits/s) en 2020. Telle est
une des onze propositions remises à Neelie Kroes, mercredi, à
Bruxelles, par trois patrons de grandes entreprises européennes des
télécoms qui ont fait plancher une quarantaine de leurs homologues.
Début mars, la vice-présidente de la Commission européenne, chargée de
la stratégie numérique, avait confié trois groupes de travail à
Jean-Bernard Lévy, le président du directoire de Vivendi, René Obermann,
le PDG de Deutsche Telekom, et Ben Verwaayen,
le directeur général d'Alcatel-Lucent. Elle voulait connaître leurs
positions pour atteindre les objectifs de l'Internet du futur de
l'Europe. Mais Neelie Kroes n'a pas donné son feu vert. Elle a remarqué
que la discussion «n'a pas débouché sur un consensus».
Contribution de 9 milliards :Néanmoins,
l'Europe a annoncé qu'elle pourrait contribuer, à hauteur de
9 milliards d'euros, aux investissements d'infrastructures des télécoms.
L'enveloppe globale a été estimée entre 200 et 300 milliards d'euros
sur la période 2010-2020 pour les opérateurs. Le président de la
Commission européenne, «José Manuel Barroso nous a fait cette annonce,
mardi soir lors d'un dîner. Mercredi, Neelie Kroes a réitéré cette
proposition de contributions aux investissements de 9 milliards d'euros
sur fonds européens», raconte Jean-Bernard Lévy, le président du
directoire de Vivendi.
Afin de réduire les investissements, les
acteurs européens ont suggéré que les fréquences soient partagées pour
de futurs réseaux mobiles et que «des investissements soient mutualisés,
notamment pour les travaux de génie civil et la fibre optique», précise
Gabrielle Gauthey, directrice des affaires publiques d'Alcatel-Lucent.
De son côté, René Obermann, le patron de Deutsche Telekom, a exhorté
tout le secteur à s'accorder sur la création de standards pour
interconnecter les réseaux de nouvelles générations.
Mais parmi
l'ensemble des propositions, celle qui demande à l'Europe une
«différenciation en matière de gestion du trafic pour promouvoir
l'innovation et les nouveaux services et répondre à la demande de
niveaux de qualité différents» est celle qui sera la plus difficile à
être acceptée par les géants du Web. Ces derniers devraient négocier,
dans le secret des affaires, avec des opérateurs pour acheminer leurs
services à très haut débit aux internautes. Selon les partisans de cette
proposition, ce ne serait pas une remise en cause de la «neutralité»
d'Internet. Car Google et autre Facebook n'auraient pas obligation de signer ces contrats.
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