Cet impact économique provient notamment des créations de postes générées par l'organisation des festivals. Doté d'un budget de 11,5 millions d'euros financé à hauteur de 90% par des recettes propres, le festival des Vieilles Charrues crée directement près de 1400 emplois pour l'organisation de la manifestation. En outre, la «fabrication d'une ville en 3 semaines», selon les termes de Loick Royant, directeur de l'association des Vieilles Charrues, occupe près de 70 personnes. A Aurillac, 170 personnes sont embauchées et l'association organisatrice, Eclat, compte dix personnes toute l'année. A titre de comparaison, le festival d'Avignon avait généré près de 1000 emplois en 1996. Tous les organisateurs insistent sur le fait qu'ils privilégient le recours aux entreprises locales pour que les bénéfices reviennent avant tout à la région.
Le secteur hôtellerie/restauration, grand gagnant:Ces festivals permettent en outre de développer l'activité touristique des régions, et notamment l'hôtellerie/restauration. De fait, Carhaix multiplie sa population par près de trente: 250.000 personnes sont attendus pendant le festival des Vieilles Charrues entre le 14 au 17 juillet alors que la ville compte habituellement 8000 habitants. Même chose à Marciac qui accueillera près de 240.000 festivaliers du 29 juillet au 15 août, pour une ville de 1300 habitants. Aurillac triple elle sa population: 100.000 personnes se croisent durant les quatre jours de festival, du 16 au 20 août. Dans ces petites communes, les hôtels affichent ainsi complet sur un périmètre de trente kilomètres, c'est donc l'ensemble du secteur hôtelier régional qui bénéficie des retombées des festivals. A Aurillac, les bars-restaurants réalisent en moyenne près de 30% à 40% de leur chiffre d'affaires annuel en moins d'une semaine, même constat à Carhaix. A Marciac, de nombreux restaurants du village ou tavernes sont créés pour l'occasion et certains deviennent parfois pérenne, à l'instar du club de Jazz «L'Atelier».
Campagnes de communication à peu de frais:La couverture médiatique de ces événements permet en outre aux communes de réaliser des campagnes de communication à peu de frais. A Carhaix, Loick Royant, estime à plusieurs dizaines de millions d'euros d'équivalent en opérations de communication pour atteindre la notoriété actuelle de la ville. Radio France tient en effet plusieurs émissions diffusées en direct du festival. De même, de nombreuses émissions dédiées aux villes d'Aurillac et de Marciac ont été diffusées sur des chaînes nationales.
Par ailleurs, les gains réalisés par les associations organisatrices des festivals des Vieilles Charrues ou de jazz In Marciac sont réinvestis dans des projets locaux. L'association des Vieilles Charrues a par exemple engagé la création d'un musée des vieilles Charrues, «une sorte de mémorial similaire à celui dédié au festival de Woodstock», indique Loick Royant. A Marciac, des infrastructures spécifiques ont été créées: une salle de concert qui propose désormais une programmation tout au long de l'année et attire des touristes et amateurs de jazz même en dehors du festival.
De même, à Aurillac un centre international de création artistique devient un lieu de résidence pour les artistes. De quoi attirer artistes et amateurs d'art, au-delà de la période des festivals. Gwénaële Hamon, vice présidente de Rennes Métropole, participant à l'organisation du festival des «Tombées de la nuit» indique que les festivals «créent une dynamique culturelle, facteur d'attractivité pour les cadres». Rennes mise par exemple sur ses festivals pour attirer des cadres informatiques, dont les compétences sont recherchées dans la capitale bretonne.
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