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lundi 7 mai 2012

Le risque des plans sociaux ressurgit.

Fabrication de monospaces sur les chaînes de Peugeot à Sochaux. En perte au second semestre 2011, le constructeur avait indiqué, début mars, qu'il se donnait «18 à 24 mois ». C'est surtout l'emploi à l'usine Peugeot-Citroën d'Aulnay-sous-Bois, l'un des principaux employeurs de Seine-Saint-Denis (3 100 salariés), qui est menacé.
Fabrication de monospaces sur les chaînes de Peugeot à Sochaux. En perte au second semestre 2011, le constructeur avait indiqué, début mars, qu'il se donnait «18 à 24 mois ». C'est surtout l'emploi à l'usine Peugeot-Citroën d'Aulnay-sous-Bois, l'un des principaux employeurs de Seine-Saint-Denis (3 100 salariés), qui est menacé.


 Plusieurs plans sociaux pourraient être annoncés. Premiers dossiers épineux pour François Hollande.

Ce pourrait être l'effet gueule de bois du lendemain des élections. Certaines entreprises ont en effet, sous la pression du précédent gouvernement ou en attendant une période plus propice, remis à après la campagne électorale des plans de restructuration qu'elles jugent nécessaires. Pour les sociétés dans lesquelles l'État est actionnaire, le message avait été très explicite: pas «de suppressions d'emplois» en France. Premier visé, le groupe nucléaire Areva s'était plié à la consigne et il réduit actuellement ses effectifs (1200 postes) en Allemagne.
Mais la santé de plusieurs groupes reste fragile, et les mois qui viennent s'annoncent chahutés sur le front social. «Je ne laisserai pas faire ce cortège de plans sociaux qui aurait été différé et il y aura des responsabilités à prendre au sommet des entreprises, avait déclaré François Hollande fin avril. Rien n'a été fait pour prévenir ce drame qui s'annonce. Donc, au lendemain de l'élection présidentielle, et avant même que des décisions irréparables ne soient prises, je dois, je devrai intervenir», avait-il expliqué sur France 2.
Chez Air France-KLM, le terrain a été soigneusement préparé pour que le plan baptisé Transform 2015 soit considéré comme vital par l'état-major de François Hollande. Des rencontres ont été organisées au plus haut niveau entre les dirigeants d'Air France et le candidat socialiste. Scindé en deux parties, le premier volet du plan a déjà été annoncé avant les élections: 3 milliards d'économies devront être réalisées d'ici à 2015. Mais le volet social, lui, est en négociations. Les dirigeants d'Air France ont martelé qu'ils éviteraient les départs subis. C'est fin juin qu'ils dévoileront l'ampleur des suppressions d'emplois. «Le fait que François Hollande soit élu ne changera rien à notre plan de transformation, souligne-t-on chez Air France. Si nous ne procédons pas à ces restructurations, nous devrons abandonner certaines de nos activités.»

Le sort de l'usine PSA d'Aulnay:

Le nouveau président aura aussi à gérer l'épineux dossier de l'usine de PSA Peugeot Citroën à Aulnay-sous-Bois, l'un des principaux employeurs de Seine-Saint-Denis (3 100 salariés). Pour l'heure, aucune fermeture n'a été annoncée. La direction martèle que le site produira la Citroën C3 jusqu'à 2014. Mais son sort paraît scellé au-delà. «Le moment venu, nous prendrons les décisions qu'il conviendra de prendre», a laconiquement déclaré Philippe Varin, le patron du constructeur, le mois dernier, à propos de l'usine d'Aulnay.
«L'élection ne change rien à notre problématique de surcapacités de production en Europe, que nous ne pouvons pas laisser sans réponse», murmure-t-on en interne. Le groupe, en perte au second semestre 2011, avait indiqué début mars qu'il se donnait «18 à 24 mois» pour régler ce problème de surcapacité, qui plombe la rentabilité de ses petites voitures. Dans un document de travail interne révélé l'an dernier, PSA évoquait l'hypothèse de la fermeture d'Aulnay pour remplir davantage son site de Poissy. L'annonce du plan social était envisagée, en raison du «calendrier électoral», «au second semestre 2012».
Chez Carrefour, les syndicats craignent un plan social, qui pourrait concerner au minimum 3 000 emplois sur un total de 417.000. Georges Plassat, le nouveau patron du premier distributeur français, doit rencontrer les partenaires sociaux jeudi 10 mai. Il devrait cependant réserver l'annonce de la plupart de ses mesures pour relancer le groupe, qui perd des parts de marché en France et dont les bénéfices ont reculé en 2011, à l'assemblée générale du 18 juin.
Enfin, le secteur des télécoms pourrait à son tour connaître des remous sur le front social. Bousculés par l'arrivée de Free sur leur marché, les opérateurs installés - SFR en tête - sont contraints de tailler dans leurs coûts.

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