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lundi 7 mai 2012

Un an pour inverser la courbe du chômage.


François Hollande entend créer 500.000 contrats de génération au cours de son mandat.






Jamais un président nouvellement élu n'aura été confronté à une situation si complexe sur le front du chômage. Il faut remonter pas moins de treize ans en arrière pour retrouver des indicateurs aussi dégradés. Le taux de chômage frôle à nouveau 10 % de la population active, près d'un jeune actif sur quatre est sans emploi, les chômeurs de longue durée (sans emploi depuis plus d'un an) avoisinent 40 % des inscrits à Pôle emploi et l'ancienneté au chômage a bondi de près de 20 % depuis le début de la crise, à 464 jours.
Principale explication: alors que la population active progresse, la France ne crée plus assez d'emplois. Au contraire, le nombre de postes disponibles dans l'économie a même fondu de 200.000 ces cinq dernières années, une ­première dans la Ve République.
La crise y est évidemment pour beaucoup. Il n'empêche, pas un chef de l'État n'avait conclu un mandat avec un solde négatif. Même François Mitterrand, dont le premier septennat avait été meurtrier avec la disparition de pans entiers d'emplois dans la ­sidérurgie et le textile, affichait 56.300 créations au compteur en 1988.
François Hollande, qui se «donne un an» pour inverser la courbe du chômage, aura en tout cas bien du mal à tenir son engagement sans un coup de pouce - à ce stade très hypothétique - de la croissance. Selon les toutes dernières prévisions disponibles de l'Unedic (Assurance-chômage), le nombre de demandeurs d'emploi devrait progresser de 214.000 cette année - et ainsi dépasser allègrement la barre symbolique des 3 millions de chômeurs inscrits en catégorie A à Pôle emploi - et le nombre d'emplois marchands régresser de 123.000.
«L'année 2013, en revanche, devrait être meilleure sur le front de l'emploi, pronostique le nouveau locataire de l'Élysée, grâce à une amélioration de la conjoncture internationale, mais aussi grâce à nos premières mesures.»

100.000 emplois d'avenir:

Parmi celles-ci, figure un grand classique: le «traitement social» du chômage. Autrement dit, les emplois aidés. Dès les prochaines semaines, 100.000 «emplois d'avenir» doivent être créés dans les quartiers populaires (50.000 autres suivront sur le reste du quinquennat). Il s'agit là d'une version «relookée» des emplois jeunes de Martine Aubry: des petits boulots de cinq ans dans les associations ou les collectivités locales, financés sur fonds publics.
François Hollande entend aussi créer 500.000 contrats de génération au cours de son mandat. L'idée, intellectuellement séduisante mais décriée pour ses effets d'aubaine, consiste à lier l'embauche d'un jeune au maintien dans l'emploi d'un senior jusqu'à ce qu'il puisse partir en retraite à taux plein, les deux emplois étant exonérés de charges.
Le président élu a encore promis de renforcer les moyens de Pôle emploi pour améliorer l'accompagnement des chômeurs et de lancer un plan de rénovation écologique de l'habitat susceptible de créer plusieurs dizaines de milliers d'emplois.
Enfin, pour enrayer les «licenciements boursiers», il entend les rendre plus onéreux, donner aux salariés de nouvelles voies pour les contester en justice et contraindre les entreprises procédant à des délocalisations à rembourser les aides publiques.

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