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lundi 14 mai 2012

Les linguistes donnent vie aux « eurobonds ».

À Berlin, on trouve que la traduction la plus fidèle de «eurobonds» reste «eurobunds».


Un faire-part dévoilant le prénom du bébé avant même sa naissance? Impossible. Et pourtant. Deux jours avant la première rencontre entre le nouveau président François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel, le Journal officiel a publié dimanche un avis de la très austère Commission générale de terminologie et de néologie visant à lever un suspense insoutenable: comment désigner les «eurobonds» dans la langue de Molière?
Réponse: «euro-obligations». «L'émission commune d'euro-obligations, si elle était décidée, serait un moyen de mutualiser les dettes souveraines d'États membres de la zone euro», plaident les sages linguistes. Un coup de pouce opportun pour François Hollande. Il aurait été compliqué, pour cet amateur de bons mots, d'aller militer à Berlin en faveur d'un instrument qui n'a même pas de traduction en français.
Certes, il n'a pas fallu aller chercher bien loin ce néologisme, sans recours en tout cas à l'imagination débridée des cousins québécois. Quand il n'est pas précédé de James, «bond», en anglais financier, veut bien dire «obligation». Encore fallait-il se jeter à l'eau sur un sujet aussi controversé au sein du couple franco-allemand que ce permis d'émettre ensemble. Car là où, avec ses «euro-obligations», l'Académie vise l'enrichissement de la langue, Angela Merkel, elle, voit l'appauvrissement de l'Allemagne. À Berlin, on trouve que la traduction la plus fidèle de «eurobonds» reste «eurobunds».

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