Les chrétiens-démocrates au pouvoir à Berlin ont été nettement battus dimanche en Rhénanie du Nord-Westphalie. Sans surprise, ce résultat sonne néanmoins comme un mauvais augure pour la chancelière.
Angela Merkel risque de ne pas avoir le sourire pour accueillir François Hollande mardi soir. Le parti chrétien-démocrate (CDU) de la chancelière allemande a subi dimanche un cuisant revers lors d'un scrutin régional en Rhénanie du Nord-Westphalie, État le plus peuplé d'Allemagne.
Selon des résultats encore partiels, l'opposition fédérale sociale-démocrate (SPD) a gagné l'élection avec 38% des suffrages. Les écologistes ayant recueilli 12% des voix, la coalition sortante SPD-Verts devrait continuer à gouverner ce Land.
De son côté la CDU a recueilli environ 25,5% des suffrages, soit environ 9 points de moins qu'en 2010, son plus mauvais score jamais enregistré dans cette région. Cette défaite s'ajoute à une longue série noire pour la coalition libéralo-conservatrice au pouvoir à Berlin: depuis 2009, elle a échoué à dépasser la barre des 5% dans six scrutins régionaux, et a perdu son fief historique du Bade-Wurtemberg.
Merkel toujours populaire dans les sondages:
Même si la Rhénanie du Nord-Westphalie est un bastion historique de la gauche, ce résultat sonne comme un avertissement pour la chancelière, à 16 mois des législatives. Une semaine après que les électeurs en Grèce et en France ont montré qu'ils ne voulaient plus de politique d'austérité, les Allemands de cette région de l'ouest du pays ont choisi le SPD, très critique à l'égard de la politique d'austérité pratiquée par la chancelière. «Cette défaite est amère, claire et elle fait très mal», a reconnu le chef de file local de la CDU, également ministre de l'Environnement de Merkel, Norbert Röttgen. Il a dans le même temps tenté de protéger la chancelière, en assurant que c'était «avant tout (sa) défaite» et en démissionnant de la direction régionale du parti.Si son parti enchaîne les défaites électorales, Angela Merkel semble toujours jouir d'une grande popularité personnelle. Les sondages nationaux montrent en effet que les Allemands lui savent gré de promouvoir l'austérité budgétaire pour soigner la zone euro mal en point. D'ailleurs en Rhénanie du Nord-Westphalie, les libéraux du FDP, fervents partisans de l'austérité, ont recueilli 8,5% des suffrages, soit près du triple des 3% que leur accordent les sondages nationaux. En revanche la formation d'extrême gauche Die Linke - modèle de Jean-Luc Mélenchon - n'a pas passé la barre des 5% des suffrages nécessaires pour avoir des députés.
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